Threshold - Subsurface

5 octobre 2008

Artiste: Threshold
Album: Subsurface
Année de sortie: 2004
Durée: 62:54 (Bonus Track inclus)


Image


1. Mission Profile (8:15)
2. Ground Control (7:13)
3. Opium (6:48)
4. Stop Dead (4:21)
5. The Art Of Reason (10:20)
6. Pressure (5:17)
7. Flags & Footprints (4:54)
8. Static (5:07)
9. The Destruction Of Words (6:14)
10. What About Me [Bonus Track] (4:21)


Line-Up:

Andrew 'Mac' McDermott: Chant
Karl Groom: Guitare Rythmique & Guitare Solo
Nick Midson: Guitare Rythmique & Guitare Solo
Richard West: Claviers & Paroles
Steve Anderson: Basse
Johanne James: Batterie


Chronique:

Les albums comme Subsurface sont très étranges ... Car on ne sait absolument pas comment l'aborder ... Si on doit le détester ou l'aduler ... Est-ce une oeuvre majeure du groupe ou un autre album un peu trop mainstream typé Prog'? Car mon opinion sur cet album subit un perpétuel changement ...

-Un petit Flashback s'impose ...-

Septembre 2004, jeune fougueux et musicalement naïf que j'étais, j'assiste à mon tout premier concert Metal assisté d'un ami qui me fit découvrir ce monde merveilleux ... Et ce groupe en question, c'était Threshold. Mais Threshold était un groupe que je connaissais déjà avec la fabuleuse découverte du "Critical Energy" dont je vouais un culte sans précédent ... Le concert se passa dans une salle particulièrement exigüe du 20ème arrondissement, La Maroquinerie (très agréable ceci dis), Threshold s'exécute magnifiquement, malgré un set un peu court ...

Et sous l'émotion du dépucelage de concert Métal, je ne trouvais aucun défaut au groupe ce soir là, j'étais somme toute émerveillé de m'être rangé dans ce doux monde fabuleux plus ou moins écervelé de chevelus et barbus grognards ... Et c'est à ce fameux concert que j'acquiers mon tout premier Threshold ... Et c'est justement de cet album - et également en particulier le style du groupe - dont je vais faire mention ici

-Fin du Flashback nécessaire au bon déroulement de cette chronique-

Après une intro façon "Passage cosmique dans un vortex virtuel", Threshold pose son ambiance via les premiers sons qui sortent de ce disque ... Contrairement à son prédécesseur "Critical Mass" l'atmopshère opère ici en étant particulièrement froide mais garde ce côté suave à travers des compositions qui se veulent complexes sans l'être autant ... Threshold jouit d'une excellente popularité dans ce domaine ... Mais, avouons-le, Threshold possède de nombreux défauts musicaux dont je vais vous en faire part d'après le point de vue d'un progueux de base ayant fait une indigestion structurelle de Yes et de King Crimson ...

Le son Threshold (mis à part ses arrangements claviers qui lui donnent une petite touche synthétique féérique), surtout concernant le son des guitares, n'a absolument rien de révolutionnaire ... Son gras, gros accords, Riffs se répétant pour placer un duo le sempiternel solo claviers-guitare ... Vous l'aurez compris, au niveau de la structure, Threshold n'est pas un des plus novateurs dans ce domaine ... De plus, les solos (exécutés pour la plupart par Karl Groom) sonnent extrêmement "faciles" et beaucoup trop prévisibles, malgré une propreté irréprochable dans l'exécution, ce n'est pas dans ce domaine là que l'auditeur pourra trouver quelque jouissance auditive ... Et éprouvera même un certain énervement à travers ces plans préconçus ...

Les solos de claviers, certes mieux développés et plus recherchés ne cassent pas cette spirale de facilité opté par le groupe ... De plus, Threshold manie assez maladroitement ses influences directes ... Certains breaks se veulent "Dream Theateriens" sans pour autant égaler les expérimentations de ces derniers, surtout que ce genre de breaks inutiles s'installent dans une pensée "il faut qu'on mette un passage un peu plus technique, parce qu'on fait du Métal-Prog!" (le titre "Exposed" de l'album Extinct Instinct est on ne peut plus explicite) que je n'apprécie pas spécialement ... Certains choix un peu trop naïfs à mon goût ... Sur ce, sur des titres particulièrement linéaires, tout ceci reste assez douteux

Mais malgré ses indénombrables défauts (qui pour moi, sont la preuve logique qu'ils restent calfeutrés au second plan dans leur catégorie), Threshold possède des qualités exemplaires que peu de groupes possèdent ...

Ce que l'on trouve se passe au niveau des AMBIANCES! Threshold s'est forgé un style lyrique particulier (ceci dis de moins en moins présents sur les derniers albums) ... Une sorte de lien avec la nature, les expérimentations virtuelles et spatiales qui ornent cette sphère créatrice ... Le principal atout de ce groupe vient des textes ô combien recherchés à caractères écologiques intelligents et emprunt de lyrisme et de beauté ... Transcrits à merveille par la voix un tantinet rauque de 'Mac'.

De plus cet aspect lyrique et écolo', Threshold soigne extrêmement bien son aspect esthétique extérieur à sa musique comme le montre ses pochettes d'albums complexes où l'on prend un malin plaisir à les contempler et à tenter de les comprendre ... Et c'est surtout cet aspect imagé, féérique et l'efficacité de leur musique malgré une approche qui se veut complexe que Threshold est admiré par la critique, comme le montre le nombre d'albums qui ont été connotés "albums du mois" par plusieurs magasines connus dans le domaine où nos anglais officient ...

Après cette brève analyse sur le style controversé du groupe, attardons-nous un peu plus au contenu de cet album.

A l'instar du style musical de Threshold, cet album comporte des hauts et des bas (comme chaque album du groupe ceci dis), que je traduirai par 3 catégories:

- Les titres que l'on pourrait connoté de "pêchu" (Mission Profile, Ground Control, Stop Dead, Static, Pressure)
- Les titres à tendance "symphonique" (Opium, The Art Of Reason, The Destruction Of Words)
- et les titres plus "mielleux" tendance ballades chiantes (Flags & Footprints)

Vous l'aurez compris, pas d'expérimentations complexes et de délires instrumentaux ici, juste un renouvellement intelligent du son du groupe en ciblant une atmosphère bien spécifique (et dans ce cas, c'est plutôt réussi!)

Pour des raisons évidentes et tenter d'éviter le remplissage inutile, je ne vais pas détaillé titre par titre, juste donner un point de vue d'ensemble à l'ensemble qui constitue cette galette ... Car même si la même ambiance est voulue sur chaque titre, ils ont quelques fois un peu de mal à affirmer leur propre identité, et c'est sur ce point où je vais être le plus intransigeant ...

Mission Profile ouvre à merveille l'album ... Intro science-fiction futuriste suivi d'une rythmique à mouvance symphonique qui scotche l'auditeur en moins de deux ... Et c'est également sur ce genre de titre que l'on voit comme il est important d'ouvrir un album avec un titre de qualité, car un des autres défauts de cet album est qu'il paraît un peu trop bâclé sur la fin, de sorte que seuls les 5 premiers titres sont ceux qui se démarquent le plus par leur efficacité et leur originalité ...

Ground Control est un de ses exemples ... Catchy sans tomber dans l'excès de la facilité, il s'inscrit dans la spirale optimiste de Mission Profile en moins "rentre-dedans" ceci dis ... Comporte une descente assez jouissive ...

"Opium" est un titre très intéressant où l'accent symphonique est plus mis en valeur au dépend du côté structurel ... C'est un titre comme Threshold en a fait des tas, et qui n'a aucun mal à se fondre dans la masse ...

"Stop Dead" correspond à lui seul le manque cruel d'inspiration du groupe ... malgré une introduction rythmique très intéressante, la suite est dénué d'intérêt ... Aurait très bien pu figurer en Bonus Track ceci dis ...

"The Art Of Reason" est le coeur central de l'album, bien au niveau de sa durée que de sa puissance musicale qui s'en dégage ... Dans la pure lignée des pièces progressistes du groupe, les claviers portent ce message avec énormément d'ampleur et de prestance, les transmutations vocales sont du plus bel effet ... Quand j'entends ce titre, j'ai l'impression de me trouver face à face avec un temple fantastique d'une cristallisation inquiétante venue d'une dimension impossible devant l'immensité de cet édifice ... Vous m'aurez compris, The Art Of Reason est un titre très solide et intelligent pondu par le combo britannique, l'un des plus agréables moments de ce disque et de leur discographie ... Lorgnant sur les contrastes "grosse sonorités démentielles alliés aux ambiances plus sereines proche du son de groupes de néo-prog des années '80s ... Même si la démarche n'est aucunement révolutionnaire, Threshold y met de son emprunte atmosphérique ce qui donne de quelque chose de particulièrement féérique ...

Le reste de l'album reste pour moi anecdotique, il n'est pas rare que j'éteigne ma chaîne après ce titre lassé de ces rythmiques plates (Pressure), des sortes de ballades kitsch et ses solos contrefaits (Flags & Footprints) ... Ceci dis, "Static" possède un rythme "dansant" malgré ses riffs tranchants que l'on ne retrouve dans aucun titre sur cet album ...

Conclusion: Un album d'une pureté incroyable qui possède d'indénombrables défauts néfastes à une renommé qui, à l'instar de "The Art Of Reason" aurait pu être grande ...

Note: 14/20

0 commentaires: