Tangerine Dream - Phaedra

25 juillet 2009

Artiste: Tangerine Dream
Album: Phaedra
Année de sortie: 1974
Durée: 37:34





Tracklist:

1. Phaedra (16:43)
2. Mysterious Semblance At The Strand Of Nightmares (10:35)
3. Movements Of A Visionnary (7:55)
4. Sequent 'C' (2:17)


Line-Up:

Edgar Froese: Mellotron, Guitare Basse, Synthétiseur VCS3 & Orgue
Chris Franke: Synthétiseur Moog, Claviers & Synthétiseur VCS3
Peter Baumann: Orgue, Piano Electrique, Synthétiseur VCS3 & Flûte


Chronique:

Avec Phaedra, nous sommes à l'aube de la réponse universelle du symbolisme global de toutes nos questions existentielles, comme si nous attendions avec une patience inhumaine la sentence verbale des choses dont nous avons passé une majeure partie de notre vie à supposer, et qui ont suscité en nous une peur inexpliquée, formulée par un gourou fluide et javellisé cerclé de machines du savoir et de la raison, le tout d'un ton trop solennel pour qu'on puisse y croire, laissant les récolteurs d'authenticité hiératiques.

Quand on écoute Phaedra, nous sommes dans le monde de l'après-savoir, le savoir ultime et la connaissance sacrée, le monde ultérieur et élitiste. Car ce savoir relègue à un rang inévitablement grotesque les choses qui ont suscité une indéfinissable curiosité jusqu'à cette inconcevable révélation. Nous nous laissons bercer et savourons le fruit passé de notre existence. Les machines tournoient et s'octroient la couleur de la vie, se convoquent, délibèrent le tout dans une harmonie intrinsèque incroyablement froide mais sereine. Elles nous charcutent avec douceur et volupté, et ont été le but de notre voyage ... Et si nous avons réponse à tous nos doutes et maux qui ont alternés de façon désagréable notre existence, que nous reste-t-il si ce n'est profiter de ce plaisir malin et inintelligible?

Car malgré cette hypnose envoûtante se cache un sadisme profond et malsain, celui d'avoir l'intime conviction que nous serons seuls et graves pour l'éternité. Une solitude qui se caresse dans le sens du poil, une quiétude d'un presque silence cauchemardesque. Le soupir d'une désolation d'un charme non destructeur mais juste effroyablement austère. Cette sensation d'auto-mutilation de l'esprit pour en découvrir des tréfonds où même Dieu lui-même n'auraient pu soupçonner son existence, mais d'où l'on sort non sans dommages des trésors qui pourront nous illuminer avec un enthousiasme atroce pour le reste de l'éternité. C'est l'album qu'aurait du emporter Mr Benis dans sa poche lorsque ce dernier cassa malencontreusement ses lunettes dans le tristement célèbre épisode phare de la "4ème Dimension" ...

Note: 17,5/20

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