Le réflexe photo-sternutatoire

30 juin 2009

Cela faisait fort longtemps que je voulais créer un article là-dessus, c'est maintenant chose faite.

Depuis tout petit, la lumière est pour moi une sorte de stimulant naturel à l'aide du développement de l'éternuement quand il se fait tardif (et ce qui, avouons-le, est insupportable), sauf que j'ai toujours pensé que cette caractéristique amusante et inexplicable s'accordait à tous les êtres humains. Erreur! C'est une anomalie génétique! C'est plus exactement une "transmission autosomique dominante"

C'est intéressant comme terme non? Nous sommes en quelque sorte des êtres mal formés. Et depuis que j'ai pu mettre un nom à cette chose, je me suis mis en tête de faire de fructueuses recherches. Sauf que le réflexe photo-sternutatoire étant très peu répandu dans nos principales cultures, la tâche s'est avérée délicate (Il faut voir pour cela le nombre très réduit de références sur les principaux moteurs de recherches). Le problème de cette pathologie inutile, c'est que cela ne sera pas compris par votre entourage; Eternuer en regardant la lumière, cela apparaît extrêmement irrationnel. Et cela l'était également pour moi jusqu'à ce que j'en découvre la définition. D'après les théories de plusieurs médecins s'étant penchés sur la question, cela serait une anomalie congénitale touchant les signaux nerveux dans le noyau du cinquième nerf crânien appelé nerf trijumeau. Or sur les 17 à 25% des êtres humains touchés par cette maladie, il se peut que le nerf optique 'court-circuiterai' le nerf déclencheur de l'éternuement, ce qui créerait également ce fameux piccotement nasal, précédent l'éternuement du à ce court-circuit.


(*)


Même si ce réflexe idiot mais inévitable n'a rien d'offensif, vous ne pourrez par exemple jamais devenir pilote de chasse! La lumière vous ferez perdre totalement le contrôle de votre appareil, ce qui générera beaucoup de stress pour vos collègues qui vous entoureront. Et pour vous par la même occasion.

Et je dois vous dire que cette chose est une bénédiction sur le plan personnel. Cela va vous paraître idiot, mais le fait de posséder une caractéristique que seule possède de 17 à 25% des êtres humains me rempli d'une indescriptible joie, atteignant en quelque sorte l'anti-conformisme ultime ... Je vous assure, c'est extrêmement jouissif! Et c'est pour cette raison que je le défens ardemment, comme la cause de l'inexpliqué et de l'innaccessible, porte-parole d'un nouveau mouvement philosophique sur une base nulle et extrêmement superflue. Je me suis même mis en tête de faire une campagne pour savoir si les gens m'entourant en sont atteints (Cela s'est révelé peu fructueux, car 2 personnnes sur une bonne quarantaine se sont révélées positives)

(*Bien entendu, le réflexe photo-sternutatoire n'est en aucun cas mortel, mais la représentation aggressive de ce soleil ne pouvait que coller au contenu de mon article)

Le Kikoolol

29 juin 2009

C'est un terme que je connais depuis peu mais les gens qui en sont issus me sont étrangement (et malheureusement) très (trop?) familiers. Un Kikoolol, qu'est-ce que c'est? Après plusieurs journées d'intenses réflexions à ce fructueux sujet, j'en ai déduis que c'étaient des sortes d'alternatives comportementales d'un "Kévin" avec un côté plus sérieux et plus crédible d'un point de vue extérieur, manifestant surtout son côté pathétique à travers le monde du net, d'où le terme dont il est issu.

Parce qu'avant de démarrer à bon escient cet article, un peu d'étymologie s'impose. "Kikoolol" vient du geek ancient 'Kikoo', alternative littérale du français 'Coucou' et du terme "Lol", s'étant multiplié à plus grande échelle qu'un virus dans notre monde réel et que l'on ne présente plus. LOL (rien qu'à devoir l'étaler, cela me fait mal au coeur) est l'abréviation de "Lot Of Laughs", venant de l'anglais et que l'on pourrait traduire littérallement par "Pluie de rires, beaucoup de rires" en français, exprimant quelque chose provoquant beaucoup de rire. Sauf qu'à une certaine époque - il y a quelques années - ce terme n'était connu que dans le monde fermé de l'informatique, de l'internet et des chats IRC, époque mémorable où les Kikoolol n'étaient pas encores sortis de leur tanière. Mais depuis quelques temps, avec l'expansion de logiciels de chats, de communication, de blogs et de diverses plate-formes d'hébergement photos en toute sorte, le monde du web s'est élargi dans le sens où tout le monde pourrait comprendre ce qu'il fait, comme si le monde du web avait "assagi" ses programmes en dénaturant tout leur côté scientifique qui lui collait si bien à la peau jusqu'ici.

Et le 'Kikoolol' est justement une personne qui va abuser irritablement de ces 2 termes. Le Kikoolol est pour faire simple un être naïf qui va rarement chercher par soi-même le fond des choses et aura plutôt tendance à suivre aveuglement une tendance, sans analyser le fond de sa pensée. Il y a plusieurs aspects qui sont assez rapidement remarquables sur un Kikoolol: sa façon de parler, sa façon de s'habiller et sa façon de penser. Le Kikoolol ultime est un internaute qui possèdera un Skyblog, un Facebook et qui communiquera (mal) sur MSN, et un dehors de tous le côté logiciel, le Kikoolol se fera rarement son propre jugement, on ne peux pas avoir de discussion passionnantes avec lui car la plupart du temps, il n'a pas grand chose à dire.

Et cette façon d'abuser des termes "Lol" et "Mdr" est très caractéristique du Kikoolol (oui, sinon il ne s'appellerai pas comme ça ...), comme si en quelque sorte ces termes étaient devenus des outils de ponctuations à part, correspondant à un language très spécifique. Car si vous avez un jour une discussion avec un de ces êtres, il vous collera un "lol" à la fin de chacune de ses interventions même si ce que vous lui raconterez n'a absolument rien de comique, ce qui peut prêter à la confusion et à l'incompréhension les premières fois. Le Kikoolol ultime possède également un skyblog où ses articles seront pour la plupart constitués de photos montrant sa vie avec ses autres amis Kikoolol qui seront presque dénués de textes et où les commentaires qui y seront issus ne sont guère mieux. Le Kikoolol utilise également quantité innombrable de smiley inutiles, pour en quelque sorte combler ce vide sidéral argumentatif dont l'expression des smileys qu'il étale le remplace. Le Kikoolol est toujours joyeux et enthousiaste, il ne pèse pas ce qu'il fait et ce qu'il dit, il recherche le bonheur simple et furtif, vivant dans un conformisme extrême.

Le problème, c'est que c'est une culture principalement issue des jeunes adolescents et jeunes adultes, par leur aspect puérile et enfantin. Mais cela commence également à toucher le public adulte, celui qui découvre naïvement les joies de l'informatique. Car un autre point du Kikoolol que je n'avais pas souligné mais qui n'est pas sans importance est son refus TOTAL de faire les choses par lui-même et de chercher des solutions aux problèmes qu'il possède avec son ordinateur où ayant un lien avec ce dernier. Le kikoolol s'irritera très vite et préfèrera abandonner son problème plutôt que de prendre 5 minutes intelligement placées qui le réglerait. Et sur ce "nouveau public adulte qui découvre l'informatique", leurs réactions ne sont pas si différentes que cela, je dirais qu'elles sont même très liées. Car en dehors du fait qu'elles ne feront jamais l'effort de comprendre les problèmes dont elles se font envahir (et qui constitue qui plus est des problèmes d'une simplicité affligeante pour la plupart des cas), elles s'immergent progressivement de la culture "MSN" et toutes les merdes publicitaires cachées qui y sont liées. Elles pourront potentiellement croire tout ce qu'elles verrons malgré l'aspect résolument absurde et grotesque de certaines manifestations venant du monde éparse du net, et de toutes les merdes qui peuvent en être issues. Et l'adulte en devient progressivement un, se rangeant également dans un conformisme ultime. Mais là où c'était plus où moins défendable concernant les jeunes adolescents, cela l'est beaucoup moins concernant les quadragénères has-been qui s'y trouvent confrontés.

Je dois vous avouer que j'ai quelques "kikoolol" éparpillés dans mes contacts. Mais certains kikoolols ne seront kikoolols que quand ils seront en face d'un ordinateur et d'un autre internaute. Alors qu'ils peuvent être radicalement différents dans la vraie vie (ou du moins, n'ayant plus cet enthousiasme naïf et chronique, présentant un peu plus de retenue) Et il est vrai que je discute assez rarement avec eux, parce que outre l'aspect irritant de leur démarche, je ne vois pas en quoi cela m'apporte, ils sont d'un inintérêt total. Et comme le kikoolol parle toujours pour rien dire, la discussion ne mène nulle part et dès que tu abordes quelque chose d'un poil plus recherché, subtil où lorgnant extrêmement légèrement vers quelque chose où cela demande un minimumde réflexions, le kikoolol répondra par :"Whaou, mais c'est trop compliqué ton truc! Mdrrrr XD!!!!"

D'ailleurs, j'ai assez peu mis d'exemples concret de tout ce que je viens de vous parler dans cet article, mais celui venant du site de la désencyclopédie sera très explicite et je pense que vous pourrez mettre très prochainement des noms et des visages sur cette pathétique particularité! Sur ce chers amis, bonsoir!

Découverte: Supersilent

21 juin 2009

Je viens d'avoir une idée. A partir de maintenant, à chaque fois que je ferais une nouvelle découverte musicale riche, je la poserais ici pour en donner mes impressions. Car chaque année, un groupe m'attire et qui en fait une véritable révélation sonore. Je dis 'un groupe' mais il peut y en avoir plusieurs. Et qui font que ces fameuses révélations se rangent dans la catégorie ô combien convoitée mais sous cette appellation un peu désuète des 'groupes préférés'. En 2007, ce fût Yes, en 2008, ce fût Gentle Giant, Tangerine Dream et le Krautrock ... Et sauf qu'en cette blême année 2009, il n'y a toujours aucun groupe qui me marqua comme ceux qui m'avaient marqué lors des années précédentes. Et cela me frustre! Malgré d'innombrables recherches de nouvelles sonorités, en allant désespérément vers l'extrême et l'underground, je ne fus pas récompensé. Tout ce que je trouvais n'étaient que de vulgaires resucées de groupes déjà existants (même si certains s'avéraient très agréables à l'écoute ceci dis), comme si le monde de la musique était dans une inflexible suspension et que rien de novateur ne pourrait être à nouveau publié ...

Je me répétais inlassablement cette remarque fataliste pendant de nombreux mois jusqu'à ce que je tombe sur Supersilent. C'est en lisant quelques chroniques sous l'appellation ô combien délicieuse du genre 'ovni musical' sur le site 'Guts Of Darkness' que je fis la connaissance de l'univers d'une implacable sobriété de ces jazz-men norvégiens. Tous leurs projets discographiques sont radicalement et volontairement abstraits. '1' pour leur premier album, '2' pour leur deuxième et ainsi de suite. Leurs pochettes respectives sont uniformes, où juste la couleur se substitue. Mais malgré cette sobriété excessive se cache une musique d'une impensable audace sous fond de brèves séquences sonores dont on ne pourra dire si elles sont apaisantes ou non, comme une sorte d'alliage synthétique entre des cloches tubulaires en suspension dans l'atmosphère et le pédalier moisi et humide d'un vieil orgue d'église. C'en est bouleversant.


Titre "6.2" extrait de l'album "6":




Car l'aspect résolument novateur de leur musique dont je parlais plus haut est surtout que c'est une musique, un son, que je n'avais jamais entendu et perçu auparavant et dont j'ignorais même l'existence! Ce qui relève de l'impensable de nos jours! Car Supersilent est un groupe moderne et cela s'entend. Cela est également étonnant et rassurant de voir que l'on peut-être agréablement surpris par des groupes ne venant pas systématiquement des illuminations structurelles et sonores des seventies.

Chez Supersilent, les percussions sont anarchiques, les vagues sonores indescriptibles, tantôt menaçantes, tantôt apaisantes. On se croirait dans une cathédrale d'une grandeur inégalable de plastique mou aux contours incertains et indéfinis ... Une sorte de méditation acoustique sous fond d'univers pâteux que seuls certains rêves enfouis pourront y faire allusion ... J'ai commandé il y a peu leur dernier album en date, 8 dont je vous narrerai les détails très prochainement.


Fiche:

Artiste: Supersilent
Genre: Avant-Garde / Électroacoustique
Origine: Norvège
Nombre d'albums: 8
Années d'activité: 1997 - maintenant

Voïvod - Dimension Hatröss

18 juin 2009

Artiste: Voïvod
Album: Dimension Hatröss
Année de sortie: 1988
Durée: 41:25





Tracklist:

... Prolog ...
1. Experiment (6:10)
2. Tribal Convictions (4:52)
3. Chaosmöngers (4:39)
4. Technocratic Manipulators (4:35)
... Epilog ...
5. Macrosolutions To Megaproblems (5:33)
6. Brain Scan (5:08)
7. Psychic Vacuum (3:49)
8. Cosmic Drama (4:54)
9. Batman* (1:45)

*Reprise de Neal Hefti


Line-Up:

Denis 'Snake' Belanger: Chant & Voix
Denis 'Piggy' D'Amour: Guitares
Jean-Yves 'Blacky' Thériault: Basse
Michel 'Away' Langevin: Batterie, Artwork & Concept


Chronique:


Voïvod avec cet album s'affirme de plus en plus, et opte pour une musicalité, qui, progressivement, n'aura plus grand chose à voir avec les plus endiablés et rugueux rugissements de 'Rrröööaaarrr'. Même si le son du groupe n'a aucunement perdu de sa hargne salvatrice, le groupe manie avec beaucoup plus d'intelligence ses influences. Voïvod a tout bonnement mûri! Car en dehors de tous les éléments plus techniques déployés par nos instrumentistes parfois douteux, le décor est inévitablement moins Thrash mais non moins inquiétant. Comme nous le montre le riff principal du titre d'ouverture, 'Prologue - Experiment' qui se démarque clairement d'un Killing Technology avec des signatures rythmiques changeantes, structures typiques d'une démarche indiscutablement plus 'Prog'. 'Tribal Convictions', comme la première partie de son nom l'indique, sonne comme une sorte de rituel chamanique perdu au loin quelque part sur un îlot de la désolation des êtres bannis. Les déferlements de toms de Away sont accompagnés par la basse monocorde et néosphérique de Blacky, précédant un riff tranchant et suspicieux de Piggy. Snake y ajoute sa touche vocale atonale au contenu et participe ouvertement à cette ode au désarroi. C'est un de leurs plus gros classiques en concert. Mais malgré le fait qu'on ai affaire à un concept album, les ambiances sont assez distinctes entre chaque titre (et qui en fait un album assez simple à chroniquer), qui confirme explicitement le fait que le son du groupe s'est assagi et se trouve beaucoup plus réfléchi. Killing Technology était excellent dans son genre, mais possédait quelques (rares) faiblesses à ce niveau. Dimension Hatröss a également des faiblesses, mais réparties de façon clairement différentes. Dimension Hatröss est en quelque sorte le 'prototype' de Nothingface qui sortira un an plus tard alors que Killing Technology était "l'aboutissement" majestueux du gros Thrash du milieu des années 1980 dont le 'War And Pain' et le 'Rrrrööööaaaarrrr' en étaient les brouillons. Le changement radical entre les 2 albums renforce cette impression.

Passé le 'Experiment' aride et le nébuleux 'Tribal Convictions', c'est au torturé 'Chaösmongers' de suivre la route. C'est un titre qui se démarque par ses dissonances poussées jusqu'à son paroxysme, titre assez peu abordable, avec un pont hallucinant où les 2 parties de guitares s'entremêle dans une sorte de chaos absurde ... Ça en dégouline de rouille spectrale ... 'Technocratic Manipulators' (Putain ce nom!) débute sur un grondement furtif de la basse et déferle sur une sorte de rythmique Punk dont Voïvod n'en a jamais renier les origines. Là on a affaire à du pur Thrash! Oh Fucking Yeah! Mais beaucoup plus épuré que celui que l'on trouvait sur Killing Technology. Ça déboîte, ça démonte, et c'est terriblement bon. Tout comme le refrain sonnant comme une horde de jeunes hardeux hurlant leur joie dans un hangar désaffecté. Et fait assez étonnant, c'est un titre plutôt 'joyeux' où les dissonances - propre au son du groupe - sont assez peu déployées. Le final (entrecoupé par un pont astucieux) est d'une hargne que je n'avais jamais vu auparavant chez Voïvod, mais c'est de la hargne optimiste! ... Optimiste ... Optimiste? Cela aurait été trop beau! Et c'est également ça qui est géniale et extrêmement bien pensé, c'est que - toujours en gardant le même thème/riff - cela se dégrade progressivement vers une sensation beaucoup moins sereine ... Comme si vous hurliez votre joie et que votre visage dégoulinerait de votre chair et de votre peau et que vous continuez à hurler cette joie, malgré la pourriture qui vous envahie ... Il n'y a pas de place pour la sérénité à Morgöth ...

La première face fût riche et excellente, nous pouvons maintenant attaquer la 2ème qui le sera tout autant. 'Macrosolutions to Megaproblems', comme son Kafkaïen nom l'indique est un puits à problèmes d'une échelle cosmique qu'il faudrait résoudre à l'aide d'un dé à coudre ... C'est un titre extrêmement déstructuré, prémices de l'univers de Nothingface démarrant sur un thème non dénué de trouble se faisant croissant, coupés par d'étranges déploiements guitaristiques (volontairement?) bancals, cassant étonnamment le rythme de l'œuvre. On n'y comprend rien mais on s'imagine que le guerrier Voïvod n'est pas en train de jouer aux cartes, il souffre comme se trouvant confronté à plusieurs attraits non désirables de sa personnalité. C'est un peu un titre comparable à 'Technocratics' dans le sens où il est extrêmement percussif, et possédant un refrain à faire choir Korgüll d'une partie de ses pouvoirs mécaniques. Ô combien déstructuré et maladroit, le morceau se termine (du moins c'est ce que l'on croit!) sur d'étranges phrasés vocaux faisant l'incantation sonore de ce titre évoquant l'impossible. Qui est suivi par 'Brain Scan'. Brain Scan, c'est THE Riff! Un riff puissant, synthétique dont on n'a aucun mal à apercevoir la fumée vaseuse et détestable s'élever dans des airs sombres et asymétriques d'une noirceur au goût amer de la rouille. Un peu comme le titre précédent, c'est un morceau qui fait beaucoup penser à Nothingface dans l'approche, c'est une véritable traversée des différentes parties et fonctions cervicales. elle est furtive, brutale et on aurait aimer qu'elle fût inexistante. Le guerrier meurtri de Morgöth sombre dans une inextricable folie tandis que Piggy nous assène d'un solo de guitare poreux suivi d'une brève partie instrumentale mordant les contours acides de l'acier.

Cela fait trois gros paragraphes que je vous assène de termes complexes à tenter de vous décrire ces pépites nucléaires, mais il n'en ai rien à côté de ce pure OVNI qu'est 'Psychic Vacuum'. La rythmique mise en marche, on ne comprend déjà rien. Précédé par un déferlement de monticules de sons criards dans un format 'free', le riff principal est extrêmement furtif, s'envole dans les airs aux contours stridents et inutiles pour retomber aussitôt mordre la poussière ocre, comme si nos valeureux guerriers étaient condamnés à errer sur une portion de temps extrêmement courte se répétant jusqu'à l'éternité, comme la transmutation réelle du blocage d'un CD. Seul Snake parvient à s'échapper et à raconter non sans séquelles le récit auquel il a été confronté tandis que ses amis restent bloqués dans un univers où temps et espace se sont intimement réduits proche de l'état du néant, sans se soucier de la rythmique de cette étrange vision psychédélique. La 2ème partie du morceau tangue vers un ambiant sinueux où règne le chaos stellaire. Passés ces émotions industrielles et opaques, le groupe boucle la fin de son chapitre rocambolesque posant un style indéfini avec 'Cosmic Drama', peut-être un peu plus atmosphérique que les autres, il n'en demeure pas moins torturé, mais pour un titre achevant son récit atrophiant, on aurait pu s'attendre à quelque de chose de plus majestueusement corrosif. Cela n'empêche qu'il possède un refrain se rangeant dans cette ultime catégorie (With my psychic power, Imploring the quasar! sonnant comme des caricatures de robots destructeurs de série B) , mais malgré ceci, la fin paraît bâclée, un peu inachevée. Même si l'histoire se termine, ce n'est pas le dernier titre. Un cover de Neal Hefti, 'Batman' dont tout le monde se serait bien passée figure en dernier sur la liste.

Les mages de la déstructuration atemporelle et effritée d'effigies rubigineuses ont frappés et laissent derrière eux une nouvelle ère dans la dimension de Morgöth, une petite démonstration d'avant-gardise sous d'incommensurables bâtisses thermiques, venu d'un genre que je catégoriserai de 'Cyber-Prog', Voïvod s'affirme, Voïvod trouve son style, son univers, Voïvod peut être fier de lui, Nothingface arrive et le constat va être encore plus violent en cette matière.

Note: 16/20

Caravan - In The Land Of Grey And Pink

9 juin 2009

Artiste: Caravan
Album: In The Land Of Grey And Pink
Année de sortie: 1971
Durée: 43:23





Tracklist:

1. Golf Girl (5:05)
2. Winter Wine (7:36)
3. Love To Love You (And Tonight Pigs Will Fly) (3:04)
4. In The Land Of Grey And Pink (5:00)
5. Nine Feet Underground: Nigel Blows A Tune / Love's A Friend / Make It 76 / Dance Of The Seven Paper Hankies / Hold Grandad By The Nose / Honest I Did! / Disassociation / 100% Proof (22:43)


Line-Up:

Pye Hastings: Guitares & Chant
Dave Sinclair: Orgue Hammond, Piano & Mellotron
Richard Sinclair: Guitare Basse, Guitare Acoustique & Chant
Richard Coughlan: Batterie

+ (musiciens additionnels)

Jimmy Hastings: Piccolo (1), Flûte (3 & 5), Saxophone (5)
Paul Beecham: Trombone (1)
David Grinstead: Canon, Cloche et Vent (5)


Chronique:

Après des jours de réflexion et de débat intérieur pour savoir quel album j'allais maintenant chroniquer, mon choix s'est finalement porté sur la 'soi-disante' œuvre la plus aboutie de Caravan, 'In The Land Of Grey And Pink' (vous remarquerez déjà que ma remarque est légèrement péjorative).

Avant de démarrer ma chronique, j'aimerai vous faire savoir que je ne connais QUE cet album. Donc, l'avis que vais vous donner n'est le fruit que d'une bonne dizaine d'écoute sans prendre compte quel que ce soit des autres œuvres des musiciens de Caravan, je ne me focaliserai que sur cet album et que ce qu'il en dégage en faisant littéralement abstraction du reste.

Caravan, j'en avais pourtant entendu que du bien. Après les divers éloges que j'avais lu sur différents articles, je décidais de me procurer (de façon illégale il est vrai) cet album phare de 1971 et je m'attendais musicalement à quelque chose de très profond et de très élaboré proche d'un mélange de Camel et de Soft Machine, autres groupes Canterburiens de renom (d'ailleurs, les frères Sinclair ont joués dans Camel vers la fin des années 1970). Et je fus profondément déçu. Les morceaux sont affligeants de banalité. Les suites d'accords de 'Winter Wine' sonnent trop peu crédibles à mon goût. C'est également encore plus flagrant de facilité sur le titre éponyme, flasque et soporifique au possible. Sur cette galette, on ne sait pas si l'on a affaire à une œuvre d'une haute maturité ou d'un premier essai douteux d'un nouveau groupe néophyte en la matière. Car malgré l'absence d'innovation, l'album est extrêmement fluide et très bien produit, ce qui peut émettre un certain doute entre ces deux hypothèses

Alors peut-être que je n'ai pas compris ce que voulaient véhiculer le groupe à travers cette ambiance qui pour moi n'en est justement pas une, peut-être cette musique ne m'a tout simplement pas touchée et que cette sonorité n'est pas faite pour moi, mais je ressens beaucoup d'ennui dans la globalité de ce disque. Et une dizaine d'écoutes, c'est largement suffisant pour 's'approprier' une œuvre de Rock-Progressif. Pourtant, je ne peux pas dire que ce soit à cause des instruments et des sonorités utilisées, car les mêmes sons rugueux et âpres sont employés dans un des groupes dont j'éprouve beaucoup de plaisir à l'écoute, National Health. Le seul réel intérêt, est à mettre au crédit de la dernière plage, également la plus longue: 'Nine Feet Underground' qui est une suite d'improvisations extrêmement bien exécutées par les différents techniciens sous de puissants accords subtils. mais en delà de ça, c'est également la plus vivante! Vivacité qui fait extrêmement défaut à un titre comme 'Golf Girl'! Mais en dehors de l'absence concrète d'atmosphère et de pêche, la voix de Richard Sinclair n'aide en rien en sa faveur. Elle se fait extrêmement effacée, comme s'il refusait de chanter, comme s'il refusait d'élever la voix. Ce qui en fait quelque chose de très approximatif et de désagréable. Une voix plus puissante complétée par des chœurs aurait donné une dimension diamétralement opposée à la couleur au contenu.

Ce qui sauve également cet album sont les différentes improvisations des protagonistes et surtout de leur insolent talent technique respectif. Et c'est cela qui est extrêmement paradoxal, car les musiciens sont indiscutablement excellents (L'école de Canterbury étant très réputée), mais ils nous proposent une musique plate et fade, loin, très loin de ce que je m'imaginais. Et le contenu général est surtout beaucoup moins Jazz de ce que je m'attendais, beaucoup moins Jazz de la définition que je me faisais du Jazz-Rock! Ici, c'est une façon plus sobre et plus naïve d'interprétation de ce genre ambigu, c'est du jazz dans la forme mais dans le fond - et je suis navré d'avoir à employer ce terme - c'est de la pop! Les 4 premiers morceaux auraient pu faire un excellent single! Ce qui constitue tout de même 4/5 de l'album!

Conclusion: L'album est à l'image du titre et de l'artwork, gris pour l'un, rose pour l'autre. Gris, car le gris est synonyme de neutralité, de monotonie et d'absence d'épanouissement et le rose est synonyme de naïveté et de simplicité. Alors certes, vu de ce point, c'est une réelle réussite conceptuelle, mais sur le point de vue musical, les p'tits gars de Canterbury ne m'ont pas éveillé un soupçon d'optimisme ... Peut-être que la découverte de leurs autres sorties discographiques me feront taire, je l'espère ...

Note: 11/20

Voïvod - Nouvel Album

2 juin 2009

On l'attendait depuis un petit paquet de temps (il devait initiallement sortir au Printemps), mais il ne va pas tarder à débouler dans les rayons de nos disquaires favoris, Voïvod accouche sa quinzième galette officielle sur la table sous le nom relativement peu complexe - voire un peu naïf - de 'Infini'. Infini, comme pour conclure majestueusement de manière officielle l'aventure du guerrier meurtri de Morgöth, qui rendra l'âme comme Piggy l'a rendu quatre années plus tôt. Ce qui fait que l'excitation en est beaucoup plus amplifiée; ce sera le dernier, pas de suite possible, pas de repreneurs, ce sera bel et bien le dernier.

Titre: Infini
Date de sortie: 23 Juin 2009





Tracklist:

01. God Phones
02. From The Cave
03. Earthache
04. Global Warning
05. A Room With A V.U.
06. Destroy After Reading
07. Treasure Chase
08. Krap Radio
09. In Orbit
10. Deathproof
11. Pyramidome
12. Morpheus
13. Volcano


Au-delà de la frustration que cela peut procurer, une question essentielle se pose: aurons-nous droit à un rock furtif et puissant, ne se démarquant pas par son innovation comme sur le 'Katorz' ou quelque chose de plus profond et de plus farfouillé au niveau des structures (mais surtout au niveau des ambiances!) comme pouvait l'être l'extrême 'Nothingface'? Je pencherai plus, et à contre-coeur, pour la première catégorie, étant donné que cet album a été conçu sour la même formule que 'Katorz', c'est à dire sur les démos que Piggy avait enregistré chez lui quelques mois avant de tragiquement trépasser. (Démos sur lesquelles les 3 membres restants (Denis Bélanger, Michel Langevin et Jason Newsted) ont rajoutés leurs parties respectives.) En témoigne le nombre importants de titres (13) pour une durée exacte de 57 minutes et 57 secondes. Ce qui donne en moyenne 4 minutes et 42 secondes par titres. Même si la durée ne veut rien dire, je reste dubitatif et j'ai bien peur de me retrouver avec un Katorz bis. Mais ce qui me rassure et qui pourrait potentiellement annihiler ces suppositions hâtives et négatives sont les thèmes utilisés tout au long de cette galette. Des thèmes à consonnance d'un cosmos lointain et tragique comme témoigne 'Global Warning', 'In Orbit' ou 'Krap Radio'. Mais d'un certain côté, ils pourraient très bien s'adapter à un quelconque de groupe de Rock-Progressive atmosphérique de bas-étage, ce qui ne serait guère mieux.

Autre déception sur ce qui nous ai donné comme information, l'artwork. Certes, on reconnaît les traits torturés et schizophrènes de Away, mais il n'y a rien. Le gris et l'absence de détails sont indigestes, qui lui donne un côté industriel et bureaucratique relativement détestable. Ou alors on dirait une enseigne d'un garage de retouches pour Harley. Non, ce n'est pas le style de Voïvod ça ... Mais je pense qu'il y aura une configuration proche de celle de Katorz, c'est à dire un artwork volontairemennt primaire mais un livret jonchés de dessins propre au véritable style pictural des Quebecquois.

Mais la seule chose que j'attends de cet opus, c'est une ambiance! Le Katorz était beaucoup trop asceptisé pour moi, Voïvod n'est pas un groupe destiné à passer sur MTV! Voïvod est et a toujours été conçu pour l'underground, c'est ce qui, pour l'instant, lui a mieux réussi!