Découverte: Supersilent

21 juin 2009

Je viens d'avoir une idée. A partir de maintenant, à chaque fois que je ferais une nouvelle découverte musicale riche, je la poserais ici pour en donner mes impressions. Car chaque année, un groupe m'attire et qui en fait une véritable révélation sonore. Je dis 'un groupe' mais il peut y en avoir plusieurs. Et qui font que ces fameuses révélations se rangent dans la catégorie ô combien convoitée mais sous cette appellation un peu désuète des 'groupes préférés'. En 2007, ce fût Yes, en 2008, ce fût Gentle Giant, Tangerine Dream et le Krautrock ... Et sauf qu'en cette blême année 2009, il n'y a toujours aucun groupe qui me marqua comme ceux qui m'avaient marqué lors des années précédentes. Et cela me frustre! Malgré d'innombrables recherches de nouvelles sonorités, en allant désespérément vers l'extrême et l'underground, je ne fus pas récompensé. Tout ce que je trouvais n'étaient que de vulgaires resucées de groupes déjà existants (même si certains s'avéraient très agréables à l'écoute ceci dis), comme si le monde de la musique était dans une inflexible suspension et que rien de novateur ne pourrait être à nouveau publié ...

Je me répétais inlassablement cette remarque fataliste pendant de nombreux mois jusqu'à ce que je tombe sur Supersilent. C'est en lisant quelques chroniques sous l'appellation ô combien délicieuse du genre 'ovni musical' sur le site 'Guts Of Darkness' que je fis la connaissance de l'univers d'une implacable sobriété de ces jazz-men norvégiens. Tous leurs projets discographiques sont radicalement et volontairement abstraits. '1' pour leur premier album, '2' pour leur deuxième et ainsi de suite. Leurs pochettes respectives sont uniformes, où juste la couleur se substitue. Mais malgré cette sobriété excessive se cache une musique d'une impensable audace sous fond de brèves séquences sonores dont on ne pourra dire si elles sont apaisantes ou non, comme une sorte d'alliage synthétique entre des cloches tubulaires en suspension dans l'atmosphère et le pédalier moisi et humide d'un vieil orgue d'église. C'en est bouleversant.


Titre "6.2" extrait de l'album "6":




Car l'aspect résolument novateur de leur musique dont je parlais plus haut est surtout que c'est une musique, un son, que je n'avais jamais entendu et perçu auparavant et dont j'ignorais même l'existence! Ce qui relève de l'impensable de nos jours! Car Supersilent est un groupe moderne et cela s'entend. Cela est également étonnant et rassurant de voir que l'on peut-être agréablement surpris par des groupes ne venant pas systématiquement des illuminations structurelles et sonores des seventies.

Chez Supersilent, les percussions sont anarchiques, les vagues sonores indescriptibles, tantôt menaçantes, tantôt apaisantes. On se croirait dans une cathédrale d'une grandeur inégalable de plastique mou aux contours incertains et indéfinis ... Une sorte de méditation acoustique sous fond d'univers pâteux que seuls certains rêves enfouis pourront y faire allusion ... J'ai commandé il y a peu leur dernier album en date, 8 dont je vous narrerai les détails très prochainement.


Fiche:

Artiste: Supersilent
Genre: Avant-Garde / Électroacoustique
Origine: Norvège
Nombre d'albums: 8
Années d'activité: 1997 - maintenant

2 commentaires:

Antoininho a dit…

Le morceau que tu as posté en guise d'exemple est étrange... Il développe des sons que l'on a pas l'habitude d'entendre (pour ma part en tout cas), d'autant plus venant de ces instruments. L'ambiance est sombre et chaude à la fois, et c'est ce contraste étrange qui donne toute sa personnalité au morceau.

En tout cas je vois que tu as découvert ce groupe sur Guts of Darkness, et je ne peux que plussoyer (ahem...) ta mention de cet excellent site, idéal pour faire des découvertes.

Grodard Le Juste a dit…

C'est assez cocasse que tu mentionnes ce site car je me posais il y a peu de temps cette question :"Hmm ... Antoininho connaît-il le surpuissant Guts Of Darkness? Il y a de grandes chances!" m'affirmais-je!

Et je te l'affirme, les archives que propose ce site sont infiniment riches et variées. C'est sur celui-ci que je fais la plupart de mes recherche, qu'elles soient underground ou non. Mais tout de même un peu plus underground ... Et ce qui est catalogué de 'mainstream' n'est pas systématiquement descendu, qui est une belle preuve d'ouverture.

J'ai reçu depuis 2 semaines le '8'. Je ne l'ai pas assez écouté pour me faire un avis définitif mais je l'ai - pour l'instant - trouvé moins transcendant que le '6'. J'essayerai de me pencher sur sa chronique durant l'été!