Le Culte de la Vieillesse

23 février 2009

Salut les p'tits lous!

Aujourd'hui, Votre Grodard national va aborder un autre sujet qui lui ai cher: la vieillesse. Et Oui! Vous savez, cette pourriture progressive du corps liée par le temps! Celle que tout le monde redoute à des degrés différents. Et cela tombe bien, car ce sujet va alimenter une autre incompréhension de ma part face au genre humain, et intimement liée sur le plan social.

Pourquoi devrions-nous redouter la vieillesse?

Cette question, cela fait quelques mois (voire des années) que je me la pose et je ne comprends pas pourquoi tant de gens redoutent la vieillesse vers lesquelles ils voient quelque chose de forcément néfaste et négatif, comme une lente ascension vers les entrailles incertaines de la mort.

Il y a déjà le côté physique. La dégradation du corps au sens propre du terme, cela, beaucoup de gens ne le supportent pas. Quand je vois toutes ces publicités à la télévision qui mentionnent tous ces produits pour paraître 10 ans plus jeune, et au delà du ridicule et du mépris que cela me procure, je ne comprends pas. Pourquoi ce refus de soi? Ce refus de vieillir, qui, d'un côté s'apparenterait à un refus de vivre?

Il y a peut-être une explication sociale à cela. La modernisation, les nouvelles sciences et technologies ont vu se manifester une nette baisse de popularité des principales religions monothéistes, donc, a une idée de plus en plus floue de l'au-delà et également une vieillesse accrue par rapport à quelques décennies où peu de gens avaient la chance de la voir arriver et dont ils se souciaient d'un degré moindre par rapport à notre époque actuelle. La diabolisation de la vieillesse est quelque chose de récent et nous sommes embrigués dans cette logique, celle que les médias usent pour faire vendre.

Car cette diabolisation a quelque chose de très néfaste sur le plan sanitaire. Je vais vous donner là un exemple révoltant et surtout relativement flippant. Ma mère, violoncelliste, donne des cours à une adolescente depuis près de dix ans. Cette fille en question a malheureusement perdu sa mère récemment ... Et pourquoi cela? Car son corps n'avait pas supporté l'opération au visage de chirurgie esthétique qu'on lui avait faite quelques semaines plus tôt. Après 3 semaines de coma irréversible, elle renda l'âme à l'âge de 50 ans. Morte pour paraître un peu plus jeune ...

Mais je ne vais pas revenir sur le débat de la chirurgie esthétique - même s'il est lié - j'en parlerai peut-être dans un article futur.

Il y a également la peur de souffrir, alimentée en grande partie par certaines maladies dont parlent beaucoup nos médias. Alzheimer étant une des principales causes je pense. Même si l'on peut trouver d'autres motifs ailleurs. Notre société n'est plus faite pour nos ancêtres. Ils s'y sentent délaissés, abandonnés, leur faisant implicitement comprendre qu'ils ne servent plus et qu'il serait temps de passer à la génération suivante. C'est en partie pour cette raison que les gens ne veulent pas vieillir et ne veulent pas s'apparenter aux vieux "typiques" qu'ils ont connus dans leur familles respectives.

J'ai également remarqué que les vieux changeaient. Autrefois, et même encore maintenant, les "vieux" s'apparentaient et s'apparentent à la description suivante: Mamies gâteaux, tabliers bleus à croisillons, meublement austère mais familial, ambiance conviviale et sens moral très ancré. Aujourd'hui, je vois beaucoup - et malheureusement - de vieux agrémenté de sauce "bling-bling", c'est à dire des vieux "branchés" voulant rester jeunes et frisent pour la plupart, le sommet du pathétique. Mais entre ces deux extrêmes, un certain milieu est conseillé.

Nous sommes embarqués dans une société de l'image, donc vieillir reviendrait à en quelque sorte basculer vers "l'erreur", la déchéance, l'inutilité, le poids sur nos descendants, comme un vieux légume archaïque ayant fait son temps et présentant peu d'intérêt socialement parlant. Et je suis contre cette vision des choses, je la combat ardemment, car voyez-vous, je suis fervent défenseur et admirateur de la vieillesse.

Car vieillir est avant tout un honneur, un accomplissement. Une certaine fierté par rapport aux dures lois de la vie. "Je suis encore là! Et je vais encore les faire chier longtemps tu vas voir!" (Discours que tenait souvent mon arrière-grand mère. Malheureusement, elle décédera quelques années plus tard - après avoir prononcé cette phrase - à l'âge de 93 ans). Cela incarne la sagesse, la connaissance et un immuable respect, indétrônable respect. L'ancien, c'est vers celui qu'on se tourne pour avoir des réponses sur la vie et il ne peut nous apporter que des choses positives. Au crépuscule de son existence, l'ancien prend les choses avec une certaine nostalgie; ce qui ne veut pas dire qu'il fait une croix sur son avenir. Nous percevons souvent les vieux comme des gens finis et qui n'ont plus grand chose à vivre; c'est peut-être pour cette raison que nous craignons la vieillesse. Mais ces gens sont comme nous!

Qui ne s'est jamais dit devant un vieux: "Oh le pauvre, il est vieux, il peut mourir très rapidement et de n'importe quelle façon, et pourtant il est heureux"?

Cette question, malgré les nombreux éloges que je viens d'étaler sur les anciens, moi-même je me la pose, peut-être inconsciemment et je m'en veux. Cela voudrait dire que je ne serai pas serein le jour où j'aurai atteins un certain âge respectif? A vrai dire, je ne sais pas ... Personnellement, vieux, je me verrai bien avec des longs cheveux et une longue barbe blanche où j'écoulerai des jours heureux sur un fauteuil dans mon jardin à réfléchir sur des sujets divers et apporter diverses choses aux gens qu'il y aura dans mon entourage et de ma future descendance. Et paraître comme une sorte de sage vers qui on peut se confier ... Voilà comment je la vois la vieillesse ...

Pour conclure, je dirai que j'ai une mentalité proche de celle d'un vieux, d'un ancien ... Est-ce inconscient, est-ce conscient? Je ne sais pas, mais je me sens on ne peut plus moi-même en pensant de cette façon.

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