Les Visiteurs

5 mai 2009

Les Visiteurs est un roman écrit par Clifford Simak sorti en 1980 (ça fait très Wikipedia cette entame)

Et ce roman, je l'ai lu. Ce roman, je l'ai fini hier. Mais ce n'était pas la première fois que j'abordais cet auteur que j'apprécie tout particulièrement pour son humanité, son amour prononcé pour la nature et les choses simples ... Je découvris cet auteur à l'univers incalculable dans - ce qui pourrait se rapprocher comme la plus connue de ses œuvres - "Demain, les chiens" (Sobrement intituléé City dans l'édition originelle anglophone) et je fus fortement bouleversé par l'immensité, la richesse et l'inventivité de l'univers tel qu'il le concevait.

"La croisade de l'idiot" et "Tous les pièges de la Terre" sont les romans qui ont suivi mon ordre chronologique de lecture; j'éprouvais de plus en plus de plaisir à décortiquer les subtilités dont il devait les placer astucieusement et avec beaucoup de plaisir. Mais la particularité de ces romans est qu'ils n'en sont pas vraiment en fin de compte. Le premier relate une histoire de civilisation canine suivant la civilation humaine parti chercher un havre de paix sur une planète étrange dans une forme de "contes" où la conclusion du conte que vous lisez se trouve au début du conte suivant. Les 2 autres relatent de simples nouvelles n'ayant pas le lien réel entre elles. Et c'est là la différence, car pour la première fois, je m'attaquais à un roman au sens terriblement traditionnel du terme. (EDIT: Erreur de ma part. J'ai également lu "Au Carrefour des Etoiles", qui lui, est une histoire complète, que j'ai beaucoup appréciée d'ailleurs)





Synopsis: Jerry Conklin, noble pêcheur de truite de Lone Pine aperçoit dans le ciel une énorme caisse noire qui le "capture". Il se trouve que ces "puissances extraterrestres" abattent des arbres pour en extraire la cellulose et procréer.

Le rythme de cette oeuvre, comme je le disais, est différent des autres oeuvres que j'ai lu de cet auteur. On ne switche pas de chapitre en chapitre mais de lieu en lieu. Le nombre de personnages sont extrêmement nombreux de sorte que l'on se perd très rapidement et que leurs descriptions sont assez maigres. Ce qui fait que l'on a du mal à identifier clairement les personnages. (Membres du gouvernement, habitants de la ville de Lone Pine, membres de la rédaction du journal, personnages secondaires, personnages passagés ... Cela condense un nombre très élevé de protagonnistes)

Le gouvernement a une place très importante dans ce récit, c'est d'ailleurs les parties qui sont les plus monotones à mon goût. Ce qui m'a particulièrement irrité est ce patriotisme ringard et "clichéesque" dont Simak nous fait le portrait. Mais à vrai dire, je ne pourrais dire s'il a fait de manière spontanée ou non. Si l'image qu'il faisait de son gouvernement n'était pas celle de Mars Attacks ou de Independance Day. Dans tous les cas, cela m'a irrité. Car ces visiteurs ne pouvaient bien sûr que atterir sur sol américain. Les américains se sentant encore une fois indirectement "supérieur" au reste du monde. C'est cette vision là qui m'a parlé et c'est celle qui m'a interloqué. Malgré ceci, il n'y a pas de mépris pour les autres pays, notamment l'europe occidentale, ce n'est pas d'ailleurs la philosophie de l'auteur, Clifford Simak n'est pas un ignare. Mais le fait qu'ils attérissent sur le sol américain renvoie à une de leur vieille idéologie patriotique qui laisserait penser que si des extraterrestres venaient, ils attériraient chez eux.

Mais malgré tous ces côtés négatifs, le style d'écriture de l'auteur est toujours présent. Sa fantaisie aussi. Le côté chaleureux et le côté apaisant et adoucissant de la nature est toujours là, le monde - malgré la crise morale qui envahie toute la surface de la nation américaine - parait toujours stable et en parfaite harmonie, comme s'isl se moquaient de tout ce remou dont ils n'ont pas à se soucier.

Mais quelques heures après avoir terminé ce bouquin, je reste inévitablement sur ma faim. Car il n'y a pas de fin! (le jeu de mot n'était initiallement pas voulu) Au fur et à mesure que l'on avance dans le récit en voyant le nombre de pages diminuer dangereusement, la logique aurait voulu qu'on ai affaire à une centaine de pages supplémentaires pour clore de manière honorable l'intrigue qui ne cessait de prendre de l'ampleur au fil de l'histoire ou alors d'avoir affaire à un véritable coup de massue révélationnel nous clouant sur place, bouche-bée, pour le restant de la soirée.


*Attention, dans la suite de cet article sera mentionnée plus ou moins directement la fin de l'histoire*

Et ce fût le cas. Mais pas de la façon dont je m'attendais. La fin du livre se clôt d'une façon incroyablement ordinaire et banale que l'on n'aurait pas pu imaginer ne serait-ce qu'un instant. Pourquoi les visiteurs construisent des voitures? Pourquoi construisent-ils des maisons? Est-ce vrai qu'ils fabriquent également des gens? Comment dialoguent-ils? Et surtout, qui sont ces véritables visiteurs, ces caisses noires gargentuèsques de nature apparemment végétale, se nourissant de cellulose pour procréer?

Vous ne le saurez jamais.

Je pense que l'auteur sur ce cas là, à crée un jeu. De peur de trouver une fin crédible, notre ami Simak a opté pour la facilité. Mais d'un côté, je ne sais pas s'il faut crier au génie ou au scandale. Car la manière dont cela se fini est autant frustrante que l'épilogue prématurée d'un bon album de Gentle Giant. Cette fin cocasse et inattendue était-elle voulue dès le début par l'auteur? Ou a-t-il décidé de ne pas se casser le crâne? Je reste perplexe. Cela n'empêche que moi, je ne me suis pas gêné. Je me suis imaginé la fin telle que je l'aurais aperçue. Car "pourquoi Garrison gribouilla-t-il le dernier paragraphe de Norton mentionnant le fait qu'il avait vu des gens dans les maisons construites par les visiteurs? Pourquoi ne voulait-il pas que le public sache ça? Garrison serait-il un visiteur, un espion envoyé sous forme humaine pour étudier les êtres humains? Serait-il seul? Mais dans ce cas là, pourquoi ne voudrait-il pas le transmettre au reste de la population alors que ses collègues extraterrestres ne se gênent pas pour le faire, apparemment dans le but d'aider les humains, comme la fabrication inexpliquée de voitures? Donc indirectement, Garrison serait en désaccord avec les gens de son espèce qui sont venues sur Terre."

Comme vous pouvez le constater. Beaucoup de questions. Et ce petit jeu pourrait prendre des proportions astronomiques si l'on continuait de la sorte. Le problème, c'est que nous avons trop peu d'éléments pour prétendre à cela. Les indices sont trop maigres pour constituer une fin cohérente. Et en me basant sur ça tout en supposant que l'inachevé de l'œuvre était volontaire de l'œuvre, je considère ce roman - et à contre-cœur - comme un échec. Car outre ceci, j'ai pris beaucoup moins de plaisir à le lire.

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