Hawkwind - Warrior On The Edge Of Time

25 mai 2009

Artiste: Hawkwind
Album: Warrior On The Edge Of Time
Année de sortie: 1975
Durée: 44:42





Tracklist:

1. Assault & Battery, Part I (5:36)
2. The Golden Void, Part II (4:37)
3. The Wizard Blew His Horn (1:57)
4. Opa-Loka (5:12)
5. The Demented Man (3:57)
6. Magnu (8:22)
7. Standing At The Edge (2:40)
8. Spiral Galaxy 28948 (3:46)
9. Warriors (1:58)
10. Dying Seas (3:05)
11. Kings Of Speed (3:32)
12. Motorhead (3:02)*

*(CD Bonus Track)


Line-Up:

Dave Brock: Guitares, Claviers et Chant
Michael Moorcock: Voix (Tracks 3 & 9)
Nik Turner: Saxophone, Flûte, Chant (Tracks 7 & 10)
Lemmy (Ian Kilmister): Guitare Basse, Chant (Track 12)
Simon House: Violon, Claviers
Simon King: Batterie
Alan Powell: Batterie


Chronique:

Sur cet album, Hawkwind revient à quelque chose de plus progressif, mais sans pour autant faire abstraction de son son métronomique (ressemblant assez fortement aux plus influents groupes de Krautrock) qui a fait son succès jusque-là. Sauf que contrairement à 'Hall Of The Mountain Grill' sorti un an plus tôt, cet album possède une bien meilleure cohérence. Et sur cet album, il y a une ambiance! comme si les sons employés étaient inspirés de toutes les oeuvres de science-fiction de l'époque, Michael Moorcock en tête de file. C'est frais, aérien et très coloré. Sauf que Hawkwind n'est pas taillé à titiller dans la complexité structurelle du Rock-Progressif, Hawkwind est avant tout un ardent défenseur cosmique du cosmos, breveteur de sons et de sensations, dans un but d'amener l'auditeur en transe lumineuse gavée en psychotropes.

Choeurs majestueux et emprunt de profondeur sur 'Assault & Battery', sensation de toucher l'innaccessible et l'inexploré sur 'The Golden Void', fraîcheur tellurique et forte en émotions sur 'The Demented Man', mixage sonore hallucinogène underground sur 'Dying Seas' et Hard-Rock sous vieille ringardise des sixties sur 'Kings Of Speed'.

Dave Brock est un créateur de rythmiques acerbes et dynamiques, mais n'est pas un grand technicien de la 6 cordes. Son chant se fait puissant mais homogène, retranscrivant avec brio la nature inconnue de l'inconnu, porte-parole d'une cause perdue. Nik Turner tâtonne ses instruments à vent avec beaucoup d'intensité, et possède selon moi la voix la plus adaptée à l'univers du groupe, (notamment sur sa composition 'Dying Seas') cette voix saugrenue et indéfinissable est malheureusement bien trop peu exploitée. Simon House est en partie l'instigateur de cette mouvance progressive depuis 'Hall Of The Mountain Grill' et de l'ambiance de cet album. Del Dettmar et Dik Mik partis vers de nouveaux horizons, le claviériste de David Bowie s'octroye à lui seul les claviers quand le moustachu Brock s'occupe de sa guitare. Il déambule tout son panel de sonorités sur sa composition 'Spiral Galaxy 28948' sous une rythmique très entraînante et très gracieuse, une des réussites de cet album. Les deux batteurs Simon King et Alan Powell proposent un jeu accompagnant la rythmique de Brock: simple, couplé de breaks de toms efficaces, sans chercher spécifiquement la subtilité. Les deux sont d'ailleurs assez difficiles à discerner et c'est d'ailleurs l'un des rares albums où deux batteurs y figurent en même temps.

Et notre Lemmy dans tout ça? Comme à son habitude, rythmiques catchy et percussives, sans présenter de réelle identité dans son approche de la basse, un son typique de la plupart des bassistes 'de base' de 'Prog-Spaceux' des années '70.

Et pour la première fois depuis 'Space Ritual', le groupe nous propose de nouvelles interludes ambiantes à mouvance apocalyptique, interrompue par quelques violents coups de cymbales et d'inquiétants sonnets déployés par la voix monocorde de Michael Moorcock, auteur de science-fiction et ami du groupe. 'The Wizard Blew His Horn', 'Standing At The Edge' et 'Warriors' sont de ceux-là. Je trouve ces ponts atmopshériques dans l'ensemble très réussis et se fondant sans aucun complexe dans la nature de l'album, même si ces expérimentations peuvent rebuter les plus tenaces conservateurs de rythmiques carrées et efficaces.

Ceci dis, malgré les éloges que je viens de faire, l'album n'a pas été très bien reçu par les fans les plus extrêmes du combo-britannique, trouvant qu'ils renient de plus en plus le côté 'trance' des premiers albums en se tentant à un Progressisme dans leur musique qui ne leur convient pas. Personnellement, c'est cet Hawkwind là qui me plaît, pour moi, ils ont habilement fusionné ces deux genres donnant la couleur si spécifique à cet album. Certes, 'In Search Of Space' (1971) était certes plus psychédélique, mais proposait peu d'intérêt sur le plan de la structure et mélodique. Alors que l'avantage de 'Warrior On The Edge Of Time', c'est que l'on peut planner en étant totalement sobre, et c'est pour moi un signe de grande réussite. Les fans d'Hawkwind ne sont pas tous des 'prodés' en puissance.

Note: 17/20

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