Expositions au Centre Pompidou

5 novembre 2009

L'art contemporain a ses défauts, ses limites, ses prétextes, et malgré le fait que j'en soit un fervent défenseur, c'est une vérité que l'on peut difficilement nier. L'art contemporain, c'est aussi cette impression de vouloir se protéger de l'art traditionnel en se munissant d'un concept en béton, architecture artistique qui aura la plupart du temps plus d'impact sur le spectateur que de l'esthétique pur qui en découle. L'aboutissement artistique naturel serait que les deux soit concernés, et pas seulement un seul, qui pour moi est avant tout une volonté de facilité, déguisée sous un concept recherché. La théorie selon laquelle une œuvre contemporaine devient belle qu'au moment où l'on comprend son concept m'irrite, mais malgré tout me fascine, car inconsciemment j'y adhère. Mais ce serait plus l'impact du concept qui me fascinerai que l'ensemble voulu par l'auteur. L'œuvre, sur le plan strictement visuel ne serait qu'un outil de transition à son concept. L'interprète au service du compositeur. car une œuvre d'art contemporain, dénuée d'indications, a un intérêt extrêmement limité si ce n'est quasi-nul.

Et pourquoi je parle de tout cela? Car depuis quelques temps, j'aspirai à étoffer ma connaissance dans ce domaine. Pas pour faire mon péteux comme certains, mais vraiment pour enrichir ma connaissance artistique et me faire entrevoir de nouvelles portes de l'inconscient. Mon goût pour l'absurde et le surréalisme ont bien évidemment joué dans cette démarche. Et après avoir feuilleté plusieurs expositions sur la toile du web, mon choix s'est finalement porté sur le "Centre Pompidou" et de son ossature solide en matière d'arts nouveaux. La dernière fois que j'y suis allé, à vrai dire ce n'était pas très récent; à l'école primaire exactement, aux environs de 1998-1999. Mais déjà, certaines oeuvres m'avaient marqué. Au point d'avoir fait des cauchemars atroces ... Mais ma soif a depuis toujours persisté, et quitte à ce que cela fasse mal.

Moi, ce que je voulais voir avant tout, c'était quelque chose de fort. Quelque chose de terriblement explicite et violent, qui n'a pas besoin de se munir de concept. S'il y a bien une oeuvre qui représenterait à merveille ce que j'essaye de décrire serait celle-ci, aperçue justement aux informations du 13h de France 3 lors de le manifestation de la "FIAC" qui s'était déroulée du 22 au 25 octobre à Paris:





Ce billard m'a laissé froid d'incohérence, et potentiellement d'une peur glaciale inexplicable. C'est d'autant plus fascinant que cela mélange de façon subtile et dissimulée deux mondes aux traits communs quasi-pauvres. Après avoir tapé plusieurs fixettes dessus, son image vulgaire et décalée m'obsède. C'est tellement peu anodin, tellement imperceptible que ça en insulte explicitement la conscience. Et pour cette précieuse caractérisque, j'ai envie de dire que c'est une oeuvre de grande qualité. Mais je ne crie pas au génie. Car il n'y a pas de génie dans l'art contemporain, il faut juste se munir d'une excellent imagination, et de transposer une possible suite d'images défilant dans nos esprits sur une base concrète et physique. Mais ce billard tout de même ... D'ailleurs, cela ne m'étonnerait pas que le fait d'avoir pris un billard ancien soit volontaire, ça rajoute une couche de malsain et de glauque ...

Or, ce n'est pas vraiment l'impact que j'ai eu avec les deux expositions que je suis allé voir au Centre Pompidou. Les deux expositions étaient "Pierre Soulages" et "La Subversion des Images". Le premier se rapporte en partie à ce que j'ai dit au début de cette chronique, un concept fascinant mais une représentation visuelle pas spécialement attirante ... Son truc à Pierre Soulages, c'est le noir. Dans toutes ses formes. Les trois-quarts de ses tableaux en sont remplis et c'est surtout à travers l'attaque du pinceau et des jeux de lumières à travers ces attaques que l'artiste construit son oeuvre. Sauf qu'en fin de compte, ses tableaux ont vraiment un rôle de porte-parole de sa conscience, même si c'en est le but, on pourra s'ennuyer très vite tant ils se ressemblent ... Seuls quelques rares peintures attireront mon attention, hors de leur concept. Trop peu. Bien trop peu.

(Une galerie de l'artiste est disponible à cette adresse)

Deuxième exposition, celle dont j'avais vu que du bien et qui avait fait que mon choix s'était porté sur le centre Pompidou comme destination, "la subversion des images" ... Je m'attendais à un truc surréaliste, mais je ne l'entendais pas dans ce sens là. Nous avions à faire là à du surréalisme façon "collage photo des années 30". Non seulement, ce n'était pas très beau, mais en plus de ça, ce n'était absolument pas bouleversant ... A mille lieux du billard ... L'approche n'était pas si lointaine du Dadaïsme, prendre quelque chose de banale, de le modifier brièvement et de l'afficher sous l'appellation d'un mouvement avant tout philosophique qu'artistique. Excepté des courts métrages assez amusants (chapeaux melons volants, tromperies visuelles, etc ...), cette exposition fût également une déception.

Je suis reparti bredouille, et en ayant modifier clairement ma position sur l'art contemporain "pur et dur", en me disant que le concept ne justifie pas tout, même si certaines oeuvres provoquantes par leur minimalisme me fascine tout de même, je comprends ceux qui ne peuvent pas les voir. Comme je le mentionnais un peu plus haut, ce serait plus une image mentale philosophique plutôt que de l'art comme la plupart des gens l'entende et qui fait selon moi la grande différence entre l'art contemporain et les autres arts tradionnels: le travail de l'artiste tradionnel sera manuel tandis que le travail de l'artiste contemporain sera avant-tout cérébral.

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