Progressive Nation 2009

26 octobre 2009

Salut les p'tits lous! Eh oui, cela faisait un mois que je n'avais donné de nouvelles sur ce blog, mais à vrai dire, l'envie n'était plus là ... Et y'a pas à dire, mais cela prend quand même énormément de temps, surtout concernant les chroniques ...

Mais aujourd'hui, il n'y aura pas besoin de se prendre le crâne une demi-heure pour savoir de quel sujet nous allons développer. Il est tout prêt, il est tout chaud (quoiqu'il commence à dater tout de même), le sujet en question est la fameuse "Progressive Nation" auquel j'ai assisté avec en tête de gondole les indétrônables Dream Theater, qui s'est déroulée au Zénith de Paris le Dimanche 4 octobre 2009, soit exactement 15 ans après la sortie de leur 3ème album, Awake. Alors que l'on pouvait s'attendre à quelque "surprise" du à cet anniversaire (comme il l'avait été pour les 15 ans du Images & Words), l'avenir nous montrera que l'on avait tort. Il faut dire qu'elle prend de la place celle nouvelle Progressive Nation! 4 groupes pour environ 4 heures de musique! Le set de Dream Theater en a été clairement amputé. Fort regrettable d'ailleurs ...

Et Dream Theater, en tête de file et créateur de cette "nouvelle manifestation musicale" nous a dégoté 3 groupes, plus ou moins connus au style plus ou moins variable; il s'agit de Unexpect, Bigelf & Opeth. Excepté le 3ème que j'avais été voir l'année dernière avec Cynic en première partie et que j'avais d'ailleurs commenté de façon assez peu élogieuse sur ce blog, Unexpect et Bigelf étaient pour moi des inconnus sur le plan scénique. Mais avant de développer, revenons sur le prologue de cette histoire ...





Je devais rejoindre des amis à moi vers les alentours de 15h dans l'avant-dernière file. Malgré l'ampleur de l'affiche, il n'y a pas masse de fans et j'ai pu sans aucune difficulté les retrouver. Après avoir passé de longues minutes à discuter et à débattre sur les groupes qui nous ont été proposés ce soir là (et pas tout le temps en bien il est vrai), les portes s'ouvrent vers 17h00. Le temps d'une pause pipi éclair et nous arrivons à nous placer collé contre la barrière (l'avenir nous montrera que ce n'était pas le choix le plus judicieux) et vers 18h15, c'est Unexpect qui déboule sur scène avec leur armada entrollés et folkloriques dans une ambiance conviviale et bon enfant. Unexpect, sur le peu que j'avais écouté d'eux, ça avait de la gueule. Une sorte de Metal-Progressif bordélique au potentiel mélodique et bourrin indiscutable possédant une chanteuse alternant passages clairs et passages gutturaux et un violoniste à la présence palpable. Sauf qu'il y a rendu studio et rendu live. Et concernant Unexpect, à vrai dire, je ne pourrai pas vraiment juger leur prestation purement musicale étant donné que le mixage proposé était extrêmement déséquilibré, et à cause de cet incident clairement notable, le "rendu live" n'a pas joué en sa faveur et il vaut mieux pour l'instant se pencher sur leurs œuvres studio.

Malgré un mixage atroce (trop de basses, guitares trop faibles, chant trop puissant), ce fût un plaisir scénique. 7 joyeux lurons déjantés se substituant à leur rôle de porte-parole du délire, soutenu par un violoniste chevelu headbanguant (!) en maîtrisant toujours avec autant de facilité son instrument et avec un bassiste à la basse au nombre hallucinant de 9 cordes, et sachant la manier avec brio et inventivité (slap, tapping et jeu très rapide aux doigts. Très impressionant quoiqu'un peu surchargé techniquement). Et je trouve assez regrettable de voir que ce fût le groupe le plus sous-estimé de la soirée et le plus descendu via les messages de certains forums alors que sur les 4 groupes du soir, ce fût celui qui fût le plus communicatif avec le public. Et pour cette précieuse caractéristique, il aurait été juste de prendre part à plus d'enthousiasme ...

S'en suit après Bigelf. Alors Bigelf est l'archétype même du groupe peu inspiré qui malgré cela, arrive à obtenir une certaine reconnaissance du public et de la presse. Et je dois avouer que je ne comprends pas. Certes, Bigelf n'a rien inventé (d'ailleurs, cela ne m'étonnerait pas qu'ils l'avouent eux-mêmes) Mais à un tel stade de similarité avec tout ce qui marchait dans les années 70, je trouve ça limite. Leur succès est terriblement injustifié. Encore si ce n'était que sur le plan strictement musical, on pourrait se montrer tolérant, mais non, là aussi ça coince ... En plus de proposer quelque chose d'extrêmement formaté, l'attitude des principaux protagonistes, et surtout du chanteur-claviériste à la dégaine d'un mauvais Tim Burton (un peu comme si Ozzy jouait le rôle principal dans Sleepy Hollow ...) m'écoeure au plus haut point et me fait même demander si ces gens là ont vraiment la musique comme dessein. Une telle arogance avec si peu d'arguments artistiques, non, je n'y adhère pas. Vraiment pas. Un clone de Black Sabbath? un clone de Deep Purple? Un peu les deux en même temps à vrai dire. Dans cette demi-heure de musique bien tassée, je ne leur ai trouvé malheureusement que des défauts. Le guitariste nous balance des plans préfabriqués et prévisibles, le claviériste-chanteur nous la joue genre "je fais des solos et je regarde même pas!" (Les "Keyboard-Hero", ça a jamais été mon truc. Je suis plutôt du genre Rick Wright ...) Le bassiste (une sorte de Lemmy jeune qui joue aux doigts) et le batteur remplissaient un rôle rythmique plutôt minimaliste, ce sont malgré tout sur eux que l'intérêt sera le plus solide.

Et aussi injuste que cela peut paraître, ce sont eux qui ont bénéficié du meilleur mixage, qui fait que malgré la musicalité limite s'en dégageait quelque chose d'honorable ... Et ça, cela me faisait presque chier ... Conspiration! (Mike Portnoy, principal instigateur du choix des groupes de la "Progressive Nation 2009", a pris dans ses rangs Bigelf car cela lui faisait penser à tous les groupes de rock des années 70 que lui écoutait ... On comprend mieux maintenant ... D'ailleurs, il fit une apparition dans leur set, ce qui éveilla l'optimisme du public)

Arrivant vers la moitié du concert, une forte envie se fait ressentir: la soif! Le voilà, l'inconvénient d'avoir sa place tout devant. Bifurquer vers les chiottes possède un point de non-retour peu appréciable ... Malgré tout, le show continue, et c'est Opeth qui pointe le bout de son nez. Un Opeth que j'ai trouvé très timide scéniquement malgré la violence palpable de leur musique. Le groupe entame un "Windowpane" suave et lancinant avant de s'attaquer à quelques baobab de sa discographie comme Harlequin Forest, Deliverance ou The Lotus Eater. Et à vrai dire, mon jugement envers eux par rapport à l'Elysée Montmartre n'a pas vraiment changé, leur musique, même de qualité, est lourde de répétitions. Et en dehors de ça, quand je vois Opeth je vois surtout Mikael Akerfeldt. Les autres restent assez en retrait, scéniquement parlant. Opeth, c'est une musique en méditation avec l'âme. Et le fait que ses représentants soient assez peu avenants n'est au final pas très dérangeant. Mais quand on a le gosier à sec, on trouve ça lourd, très lourd ...

Les mecs d'Opeth partent comme ils ont débarqués, un peu à la va-vite. Et en repensant à l'éventualité d'une entracte très longue, les types de la sécurité siégeant entre la scène et le public prennent l'excellente initiative de nous donner à boire. Ce qui fait que l'on pourra jouir pleinement du set de Dream Theater sans se soucier de nos petits traquas anatomiques, cool!

Après - comme nous l'avions estimée - une entracte longue se pointe (30 minutes), les lumières s'éteignent et la bande son de "A Nightmare To Remember" se manifeste, taillée de près par la descente de rideaux qui laisse entrevoir le groupe en action, excepté LaBrie qui se pointera 3 minutes plus tard muni d'une gabardine à la "Dracula" assez énigmatique et correspondant assez au caractère du personnage (gabardine qu'il laissera tomber au bout de 25 minutes du à la chaleur). Et avec tout ça, une première déception notable, le son brouillon ... Inévitable paramètre de mixage des concerts de Metal dans des salles assez imposantes. Le son trop puissant fait que l'on arrivait pas à percevoir toutes les notes des solos de John Petrucci et de Jordan Rudess. Emmerdant. Mais pour en revenir à LaBrie, son attitude est de plus en plus étrange. A peine une partie instrumentale pointe le bout de son nez qu'il s'isole derrière la scène où qu'il abuse de son breuvage pour sa voix histoire de "faire quelque chose au lieu de rester planté là comme un con". Bien que ça ne soit pas la première fois qu'il agisse de cette façon, la manière dont il s'écarte peut laisser penser que l'ambiance dans le groupe n'est pas des plus appréciables ... Et de plus, il ne laisse pas entrevoir une totale décontraction dans son attitude, je le trouve de plus en plus mal à l'aise (je le soupçonne même d'avoir voulu mettre les mains dans ses poches à plusieurs moments). Et les autres? Ils n'ont pas vraiment changé. Portnoy est de plus en plus con, Petrucci, de plus en plus gonflé, Myung, de plus en plus indifférent, et Rudess de plus en plus équipé. Non, ils n'ont pas changé ...

Le groupe enchaîne avec "The Mirror / Lie" qui arrive à me faire frémir. C'est lourd, c'est puissant, c'est "Metal!", mais à l'époque, contrairement à un "A Nightmare To Remember", c'était crédible. LaBrie arrive même à faire chanter le public (seul!) sur le dernier "Don't Tell Me" (comme il y a 4 ans pour la tournée Octavarium!) qui a toujours son petit effet.

Après presque une demi-heure de musique, ce dernier entame enfin la conversation avec le public parisien, pas pour dire grand chose de très bouleversant, certes, mais un contact tout de même ... Il nous ressort toujours la même formule et son "Comment ça 'fucking' va?!", qui au delà du ridicule, en découle un certain effort assez appréciable. En fait, si il parle, c'est aussi pour annoncer le prochain titre, "A Rite Of Passage" ... Ah merde, me dis-je ... "Bon, t'en qu'on a pas Wither, c'est cool en tout cas" ... Et pour la troisième fois de la soirée, j'allai avoir tort ... Et si! Ils l'ont fait! En plus d'avoir osé publier "Wither" sur le dernier album, ils ont également eu l'audace, que dis-je le! La hardiesse d'avoir osé la jouer en live! Cela m'a purement anéanti. Je ne pouvais qu'assister impuissant à cette manifestation insipide et inexpressive dont j'étais une des nombreuses victimes. Et malgré tout, avoir réuni mes forces pour la boycotter à ma façon (un peu comme quand "Fear Of The Dark" avait été jouée lors de la reproduction de la tournée de "7th Son" de Maiden en 2008 ...). Malgré mon lynchage personnel et méditatif que j'accordais à ce morceau, le public avait plutôt l'air d'apprécier ... Etait-ce simplement pour jouer le jeu ou par réelle conviction? A vrai dire, je ne sais pas ... Et ça, ça me fait flipper ...

La suite? Elle fût anecdotique. Peut-être plus par le bourage de crâne sonore que je subissais depuis 3 heures que l'interprétation de "Wither", je dois le reconnaître. Pourtant, l'enchaînement "The Dance Of Eternity" et "In The Name Of God" (que je n'avais jamais entendu en live) aurait "du" être orgasmique! Sauf que ça ne fût pas le cas. Le son trop fort, la fatigue et la soif anéantissait le peu d'enthousiasme qui me restait, ce qui fait que l'interprétation de ces deux morceaux me laissait assez indifférent et je me le reprochais presque ... The Count Of Tuscany est venu clore cette soirée assez morose où je n'éprouvais plus grand chose si ce n'était aller boire un coup et me barrer ... Dream Theater remercie son public, assez chaleureusement, je dois le reconnaître (d'ailleurs, je suis toujours fasciné quand John Myung se prend à cet exercice ... Un petit coucou furtif et hop! Plus de Myung ...) et un de mes potes à ma droite est parvenu à obtenir le médiator de John Petrucci. Content, il l'était. 'Faut dire qu'il m'a en partie écrasé pour le choper en plein vol. Et c'est assez rigolo à remarquer, mais c'est à ce moment du concert que ça a le plus bougé. En même temps, cela me fait rire, mais en même temps, cela me dépite. (là, j'aurai bien mis un smiley rigolo, mais dans un article, ça le fait moyen)

Dream Theater, malgré le fait qu'ils restent indétrônables de ce genre de manifestations musicales, c'est le groupe qui est paradoxalement le moins actif sur le plan scénique. Et je ne ressent plus d'osmose, plus d'harmonie, une certaine impression de "je fais mon taf" assez détestable ... Je suis resté sur ma faim, clairement sur ma fin ... Ce fût d'ailleurs la première fois que je fus déçu de ce groupe en live, peut-être la fois de trop ...

1 commentaires:

Matt-Hellwing a dit…

Hey salut quentin!
Pour commenter ton article, je te rassure : je faisais partie de ceux qui "jouait le jeu" pendant Wither et le duo The Dance of Eternity / In The Name of God m'a moins bouleversé que sur le papier, de même.
Qu'est-ce que tu deviens ? Faut croire que tes critiques insolentes du mainstream me manquaient. Au cas où tu verrais ce message. Salut à toi!