Anderson Bruford Wakeman Howe

16 septembre 2009

Artiste: Anderson Bruford Wakeman Howe
Album: Anderson Bruford Wakeman Howe
Année de sortie: 1989
Durée: 59:05





Tracklist

1. Themes: Sound / Second Attention / Soul Warrior
2. Fist Of Fire
3. Brother Of Mine: The Big Dream / Nothing Can Come Between Us / Long Lost Brother Of Mine
4. Birthright
5. The Meeting
6. Quartet: I Wanna Learn / She Gives Me Love / Who Was The First / I'm Alive
7. Teakbois
8. Order Of The Universe: Order Theme / Rock Gives Courage / It's So Hard To Grow / The Universe
9. Let's Pretend


Line-Up:

Jon Anderson: Chant et Choeurs
Bill Bruford: Batterie
Rick Wakeman: Claviers
Steve Howe: Guitares électriques et acoustiques

+ (invités)

Tony Levin: Guitare Basse, Chapman Stick, Chant
Matt Clifford: Claviers, Programmation, Orchestration, Chant
Milton McDonald: Guitare Rythmique
(+ autre choeurs)


Chronique:

Présenté comme une sorte d'alternative à Yes où Jon Anderson et ses acolytes continuent leur bonhomme de chemin, en proposant un pop mièvre et insipide en totale adéquation avec le son de l'époque (Big Generator), "Anderson, Bruford, Wakeman, Howe", comme son nom l'indique, résulte des retrouvailles du leader arachnéen avec ses anciens compères de Yes. (Anderson ne pouvait pas prendre le nom de Yes, détenu par Chris Squire) Et pas des moindres: Steve Howe, Rick Wakeman et Bill Bruford. On retrouve presque la formation de "Fragile"! Bien que cela ait beaucoup de gueule sur le papier, le résultat qui en découle est loin, très loin de ce que l'on pouvait espérer. On nous avait déjà fait le coup avec Asia 8 ans plus tôt. Pourtant, musicalement, cette nouvelle greffe progressive n'est pas spécialement mauvaise, mais jamais elle n'aurait du voir le jour en 1989. Elle a au moins le mérite d'avoir été conçue dans un réel processus de création en dehors des enjeux commerciaux qui étaient propre à la doctrine d'Asia, qui elle, proposait une musique prévisible et formatée.

Mais malgré la qualité des morceaux, il y a quelque chose qui coince ... Les coupables? Il n'y aura pas besoin d'aller les chercher très loin. Ce sont les mêmes qui ont été à l'origine de l'échec de Tormato ... Si si, rappelez-vous ... Rick Wakeman et Jon Anderson (oui, ce sont eux!) se sont parfaitement adaptés à leur époque, voire un peu trop. Et c'est bien ça le problème. J'ignore de quoi était constitués les albums solos du premier cité précédent cet album, mais ça ne devait vraiment pas être fameux, les sons qu'il nous sort sortirai presque d'un mauvais album de Jean-Michel Jarre, on croirait à une blague, mais ça n'a malheureusement pas l'air d'être le cas ... Et Anderson? Il nous fait toujours part de sa politique naïve de l'amour et toutes les niaiseries qui l'accompagne, perché dans un monde dont il a beaucoup de mal à se défaire, c'en est légèrement écœurant. Mais ne les blâmez pas si hâtivement, ils ne savent pas ce qu'ils font ... Non, les années 1980 n'ont certes pas été prolifiques, mais encore moins concernant ces deux là. Steve Howe et Bill Bruford, quant à eux s'en sortent pour le mieux. La guitare n'est pas l'instrument qui a le plus souffert des nouvelles technologies, lui laissant toujours la possibilité d'exprimer son jeu écorché très caractéristique, tandis que pour Bill Bruford, malgré son jeu intelligent et incroyablement précis, aura eu la très mauvaise idée d'avoir utilisé une batterie électronique, l'amputant une partie de son talent. La basse quand à elle, est tenue par Tony Levin, incontournable de ce genre de projets.

Malgré tout, certains morceaux sont bons, très bons même. "Brother Of Mine" se démarque par sa ligne vocale épurée qui se présente même comme l'armature même du morceau où les instruments gravitent autour d'elle. "Birthright", pour sa sobriété, sera également très appréciable (se terminant par une introduction de didjeridoo assez inattendue). Le reste? A vrai dire, je reste perplexe ... Car les morceaux restants sont radicalement gâchés par la présence de Wakeman alors qu'ils auraient pu être bons ("Theme", "Fist Of Fire", "Order Of The Universe"). Pourtant, on sent sur cet album une volonté d'ouverture vers d'autres courants musicaux ou culturels. Mais là aussi, c'est raté. Quand j'ai entendu "Teakbois" la première fois, j'avais envie de me jeter par la fenêtre ... Ils ont osés! On dirait une parodie de la compagnie créole! Et passé le cap de vouloir se défenestré, on reste très mal à l'aise, mais on ne sait pas si c'est pour nous ou pour eux. "Order Of The Universe", quant à lui, flirte entre le générique d'Intervilles et celui de Denver ... Si, si!

Pourtant, on arrive des fois à éprouver du plaisir à l'écoute de ce disque, mais rien à faire, on ne peut rester aveugle aux interventions nauséeuses de Wakeman, elles nous rattrapent et parviennent malgré tous nos efforts inimaginables à contenir le reste et à écœurer notre système auditif. Car elles façonnent les ambiances, ce qui fait la couleur au morceau. Ce qui a une importance capitale. On dirait que cet album ... a été conçu pour les enfants!

Conclusion: un album qui aurait pu être potentiellement bon mais massacré de manière grotesque par les sons d'époque. Malgré quelques folies fortement appréciables, cela en fait quelque chose d'extrêmement indigeste, écœurant, voire même déprimant ...

Note: 12/20

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