Aujourd'hui, voyez-vous, j'aimerai revenir sur quelque chose qui m'a marqué.
Comme vous le savez, j'aime beaucoup le personnage d'Eric Zemmour, et ce pour plusieurs raisons: sa répartie, sa sincérité, son maniement du "politiquement incorrect" et son absence totale de convention dans ses propos qui en fait un des rares personnages critiques du paysage audiovisuel français. Mais aujourd'hui, je ne vais pas parler d'Eric Zemmour, mais de Mathieu Kassovitz, duquel Zemmour l'avait mentionné à propos du 11 Septembre dans une des émissions de Laurent Ruquier et qui avait clairement attisé ma curiosité.
Mais je ne reviendrais pas sur le fait qu'il y ai conspiration ou pas, même si mes convictions personnelles et les nombreuses recherches que j'ai effectuée pencheraient plus aisément vers la première hypothèse. Non, là, je reviendrais uniquement sur la réception des médias, des journalistes et une partie de l'opinion publique par rapport aux déclarations de Mathieu Kassovitz, car voyez-vous, cela m'a fait peur. Très peur. La source de cette histoire? Il faut la chercher dans l'émission de Frédéric Taddéï de France 3 "Ce soir ou jamais" datant du 15 Septembre dernier, je vous poste les vidéos de cette émission:
* Partie 1
* Partie 2
Personnellement, j'ai trouvé cela extrêmement choquant. Et ce pour plusieurs raisons. Déjà, de voir à quel point ce sujet est aussi tabou! Mais pourquoi l'est-il? Car les médias, bien évidemment ardents défenseurs de la version officielle ont réussi à imposer leur théorie "officielle", qui de ce statut, bénéficie illégitimement de son authenticité, et qui a fait que les gens n'ont pas eu la curiosité d'aller chercher plus loin les incohérences nombreuses de ces attentats. C'était tout bonnement impensable. Il y a là - comme disait M. Kassovitz dans l'émission - une magnifique propagande à notre encontre, et la comparaison avec la propagande nazie n'est pas du tout à exclure tant les réactions qui en découlent sont hallucinantes et aveugles d'un système ayant vraisemblablement la main mise sur nous. Comment pouvons-nous nous laisser berner de cette façon et réagir de façon aussi docile? Comment des écrivains, journalistes, par définition rationnels et ouverts d'esprit peuvent-ils dénigrer de façon aussi virulente le fait que des incohérences existent? Comment cette diabolisation faite autour du 11 Septembre a-t-elle pu fonctionner de façon aussi efficace?
Et ce pauvre Kassovitz, seul contre tous, appuyant juste le fait que ces incohérences existent. A aucun moment, il n'a laissé apparaître le fait qu'il appuyait la théorie du complot (même si je le soupçonne quand même du contraire. Mais étant donné le délicat du sujet, cela ne m'étonnerai pas qu'il y aille par "couches") et la façon dont il s'est fait lynché publiquement a été tout bonnement scandaleuse! Il a lamentablement été traité de révisionniste, de négationniste, notamment par un des invités de l'émission dont j'ai oublié le nom ... Mais comment peut-on comparer deux choses n'ayant strictement rien à voir? Comment peut-on avoir l'audace et la petitesse d'esprit d'insulter quelqu'un sur quelque chose - qui plus est - de légitimement questionnable? Et de plus, traité Mathieu Kassovitz de négationniste, en plus d'être scandaleux, c'est également totalement idiot étant donné les origines juives indiscutables de ce dernier ...
Mais l'on assiste à travers cette scène a une régression évidente de la démocratie ... Je me doutais bien qu'elle était clairement en péril mais avec une telle lobotomisation faite autour et depuis le 11 septembre et de l'émotion qui s'est crée autour de ça, je ne savais qu'elle était à un tel point en danger. Car avec ses propos, Mathieu Kassovitz s'est vraisemblablement fait "bannir" du paysage audiovisuel français, comme si ses propos étaient d'une énormité frappante et qu'ils étaient clairement condamnables, c'est de la pure folie! Certains journaux assez réputés (L'Express, le Journal Du Dimanche, etc) ont même oser le représenter en photo-montage à côté de Hitler! Comment peut-on être aussi bête! Mais qu'ont les journalistes dans la tête à l'heure actuelle! Et en dehors de ça ... Pourquoi cet acharnement? Il n'insulte personne à ce que je sache. Il ne porte atteinte à personne. Au contraire - et il fait bien de le souligner - toutes les personnes émettant des doutes sur le 11 Septembre éprouvent autant de sympathie envers les victimes que ceux qui croient formellement à la thèse officielle, donc les hypothèses formulant que ce sont là des négationnistes qui auraient "popularisé" ce complot ou ces interrogations n'est que pure connerie et absurdité.
De plus, ce que dit Frédéric Taddéï en début d'émission est très intéressant (d'ailleurs, Taddéï est un des rares journalistes à avoir agi en véritable professionnel en ayant laissé parler M. Kassovitz sans l'interrompre ou s'indigner comme ce fût le cas pour certains. Il l'a même défendu ultérieurement, ce qui lui a valu lui aussi, de fortes critiques. Pour cette attitude, je lui en suis très reconnaissant) Taddéï a donc dit: "la loi n'interdit d'aucune manière de remettre en cause ces éléments". C'est intéressant parce que cela sous-entend que cela ne serait pas spécialement choquant que cela le soit ... Jugez tout de même l'énormité de ce sous-entendu ... Et qui rejoins ce que je disais un peu plus haut sur l'emprise qu'à les médias sur nos pensées. Nous pensons que c'est un sujet auquel il ne faudra même pas aborder ... Mais s'est-on déjà posé la question de "pourquoi ne faudrait-il pas l'aborder?", et c'est pour moi un problème majeur.
Je dois reconnaître qu'avant qu'un ami à moi me parle de ce sujet passionnant, j'aurai eu du mal à trouver des "défauts" concernant la version officielle. Toutes les preuves qu'il m'a apporté m'ont bouleversé et je me suis toujours demandé comment ais-je pu être aussi aveugle face à cela ... Et encore une fois, le même problème ressurgit. On nous fait croire quelque chose, en y mettant les bon accents et de manière excessive voire indigeste et cela s'incruste dans notre esprit, dans notre cerveau, comme si cela était une chose aussi naturelle que de marcher. Un réflexe pour ainsi dire. Et ceci me fait peur. Car cela prouve de manière explicite que nous sommes spoliés de ce qui nous reste de notre liberté et de notre liberté de pensée. Cela me fait peur car je me rends compte que malgré nos aspects d'illumination d'esprit hérités des lumières, nous restons et resteront indéfiniment dans une forme d'indifférence et d'inculture et que nous seront des éternels perdants. Visions certes fataliste mais voyez-vous, par dessus ça, quelque chose qui suggérait de l'être moins?
En dehors de ça, j'aimerai ouvrir une parenthèse concernant l'interrogation de la tour n°7 du World Trade Center que j'avoue, avoir du mal à comprendre. Larry Silverstein, propriétaire du complexe du WTC pendant les attentats a clairement souligné qu'ils avaient décidés de faire volontairement exploser cette tour sous prétexte que les flammes et les débris d'avions hérités des tours jumelles pouvaient fragiliser l'édifice et qu'ils auraient préféré la "descendre" ("pull-it" en anglais). Je trouve assez étonnant que M. Kassovitz n'en ai pas été informé et surtout, que personne n'a eu l'air d'être au courant de ça ...
(Fin de la parenthèse)
Mais concernant Kassovitz, je suis heureux de constater qu'il y en a au moins un qui s'indigne publiquement, de défendre nos droits de façon si explicite, et que l'on peut admirer son courage face aux flots d'indignation et de menaces qui se chargent contre lui. Cela me fait plaisir et il a, du fond du coeur, tout mon soutien.
Matthieu Kassovitz et le 11 Septembre
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Catégorie Idées
Magma - Köhntarkösz
Artiste: Magma
Album: Köhntarkösz
Année de Sortie: 1974
Durée: 41:16
Tracklist:
1. Köhntarkösz, Part One (15:22)
2. Köhntarkösz, Part Two (15:44)
3. Ork Alarm (5:32)
4. Coltrane Sündïa (4:17)
Line-Up:
Stella Vander: Chant
Klaus Basquiz: Chant et Percussions
Christian Vander: Batterie, Chant, Piano, Percussions
Jannick Top: Guitare Basse, Violoncelle, Chant, Piano
Gérard Bikialo: Pianos & Orgues Yamaha
Michel Graillier: Pianos & Clavinet
Brian Godding: Guitare
Chronique:
"Comment un type qui n'a jamais écouté 'Mekanïk Destruktïw Kommandöh' peut-il avoir la prétention de chroniquer un album de Magma!?". Cette question, je me la pose bien évidemment à moi-même. Il est vrai que malgré toute l'admiration que je porte à ce groupe, je dois reconnaître que leur œuvre la plus aboutie m'est totalement inconnue musicalement parlant. Et cela est d'autant plus délicat que l'album que je vais chroniquer ici, 'Köhntarkosz', est sorti tout juste un an après, donc qui m'amène à avancer l'hypothèse d'une possible similarité musicale. Ceci dis, la description qu'en fait le wikipedia anglais à propos de cet album pourrait suggérer le contraire ("The Kohntarkosz album marked a change in sound from Magma's previous album. The absence of chant brings it closer to more conventional jazz fusion, however the heavy bass and dark, ritual atmosphere identify it as clearly a Zeuhl album.")
Enfin soit, malgré ma connaissance restreinte (je viens de me rendre compte avec effroi que je ne connaissais que deux albums de Magma!) Allons-y!
Pas vraiment abordable ce 'Köhntarkösz'. Très austère, macabre, les sons et rythmiques tourbillonnent derrière des strilles de synthétiseurs aux sons volontairement longs et angoissants. Le morceau éponyme est découpé en deux parties de 15 minutes tandis que 2 intermèdes viennent compléter la durée totale du disque, dont un hommage poignant envers John Coltrane duquel Christian Vander était un grand admirateur et Ork Alarm, unique contribution de Jannick Top et son groove vrombissant et inébranlable.
En dehors du chaos généralisé qui siège ici, il y a quelque chose de fabuleux qui se dégage de cette atmosphère. Une lande abstraite aux contours symphoniques, un havre de paix pour anges déchus. Une érudition funèbre, volcanique où les chants malsains et insignifiants viennent se greffer sur cette ode au bizarre comme porte-paroles fanatiques et annonceur d'une nouvelle existence. 'Köhntarkösz' est un régime despotique souterrain et aveugle où plusieurs de ses taupes s'écrasent sous cette monarchie de fer. La première partie correspondrait le mieux à cette description. Le rythme est lourd, très lourd et volontairement menaçant. La basse de Top s'allie aux percussions violentes de Vander qui s'opposent aux accords cuivrés et aventureux de leurs homologues claviéristes, comme deux duos se faisant duels.
La deuxième partie reprend la forme de sérénité qui s'était développée sur la fin du premier mouvement, et qui sera développée de façon très habile. L'atmosphère est suave et apaisante. Malgré la tyrannie sonore auquel nous avons été affrontés pendant les 15 premières minutes, un peu de repos s'impose naturellement. Nous ne sommes pas chez Univers Zéro. Les premières minutes du deuxième mouvement voient s'instaurer une forme plus traditionnelle de rock-progressif mais non sans audace. Sauf que cette forme de sérénité s'estompe trop rapidement (mais à la transition intelligente) pour revenir à une rythmique improvisée et méphistophélique qui sera croissante jusqu'à la fin du mouvement où apparaît une partie de guitare agressive assez peu conventionnelle, toujours soutenue par cette chorale perverse que l'on avait pu apercevoir sur le premier mouvement laissant entrevoir un maelström d'éruditions diaboliques. Après un final d'anthologie où chaque entité de ce royaume spectrale spéculent à l'agonie, l'outro fait place à des sortes de chants chamaniques empruntés à toute sorte de peuples bordant notre planète. Bluffant.
'Ork Alarm', le titre qui suit, n'est pas vraiment rassurant non plus. Il est même encore plus noir que le morceau titre. Des attaques métronomiques aux cordes laissent apparaître un chant encore plus malsain s'accentuant de façon démentielle, mais qui aurait pu être retravaillé dans son approche. 'Coltrane Sündïa', comme je le mentionnais en début de chronique, est une élégie à l'encontre de John Coltrane (mort 6 ans après la conception de cet album, certes ... Mais Christian Vander est libre de faire ce qu'il veut, non?). Mais malgré une certaine forme de mélancolie palpable, il y a toujours ce côté malsain et incertain qui en découle. La ligne synthétique à l'arrière-plan sonore ne doit pas y être totalement innocent.
Conclusion: Un album dur, riche en atmosphère sinistres, mais emprunt d'une sensibilité à travers elles extrêmement déroutante. Un album dur à s'octroyer tant son baptême est long et délicat. Une œuvre d'une grande réussite.
Note: 18/20
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Catégorie Chroniques Discographiques
Expositions au Centre Pompidou
L'art contemporain a ses défauts, ses limites, ses prétextes, et malgré le fait que j'en soit un fervent défenseur, c'est une vérité que l'on peut difficilement nier. L'art contemporain, c'est aussi cette impression de vouloir se protéger de l'art traditionnel en se munissant d'un concept en béton, architecture artistique qui aura la plupart du temps plus d'impact sur le spectateur que de l'esthétique pur qui en découle. L'aboutissement artistique naturel serait que les deux soit concernés, et pas seulement un seul, qui pour moi est avant tout une volonté de facilité, déguisée sous un concept recherché. La théorie selon laquelle une œuvre contemporaine devient belle qu'au moment où l'on comprend son concept m'irrite, mais malgré tout me fascine, car inconsciemment j'y adhère. Mais ce serait plus l'impact du concept qui me fascinerai que l'ensemble voulu par l'auteur. L'œuvre, sur le plan strictement visuel ne serait qu'un outil de transition à son concept. L'interprète au service du compositeur. car une œuvre d'art contemporain, dénuée d'indications, a un intérêt extrêmement limité si ce n'est quasi-nul.
Et pourquoi je parle de tout cela? Car depuis quelques temps, j'aspirai à étoffer ma connaissance dans ce domaine. Pas pour faire mon péteux comme certains, mais vraiment pour enrichir ma connaissance artistique et me faire entrevoir de nouvelles portes de l'inconscient. Mon goût pour l'absurde et le surréalisme ont bien évidemment joué dans cette démarche. Et après avoir feuilleté plusieurs expositions sur la toile du web, mon choix s'est finalement porté sur le "Centre Pompidou" et de son ossature solide en matière d'arts nouveaux. La dernière fois que j'y suis allé, à vrai dire ce n'était pas très récent; à l'école primaire exactement, aux environs de 1998-1999. Mais déjà, certaines oeuvres m'avaient marqué. Au point d'avoir fait des cauchemars atroces ... Mais ma soif a depuis toujours persisté, et quitte à ce que cela fasse mal.
Moi, ce que je voulais voir avant tout, c'était quelque chose de fort. Quelque chose de terriblement explicite et violent, qui n'a pas besoin de se munir de concept. S'il y a bien une oeuvre qui représenterait à merveille ce que j'essaye de décrire serait celle-ci, aperçue justement aux informations du 13h de France 3 lors de le manifestation de la "FIAC" qui s'était déroulée du 22 au 25 octobre à Paris:
Ce billard m'a laissé froid d'incohérence, et potentiellement d'une peur glaciale inexplicable. C'est d'autant plus fascinant que cela mélange de façon subtile et dissimulée deux mondes aux traits communs quasi-pauvres. Après avoir tapé plusieurs fixettes dessus, son image vulgaire et décalée m'obsède. C'est tellement peu anodin, tellement imperceptible que ça en insulte explicitement la conscience. Et pour cette précieuse caractérisque, j'ai envie de dire que c'est une oeuvre de grande qualité. Mais je ne crie pas au génie. Car il n'y a pas de génie dans l'art contemporain, il faut juste se munir d'une excellent imagination, et de transposer une possible suite d'images défilant dans nos esprits sur une base concrète et physique. Mais ce billard tout de même ... D'ailleurs, cela ne m'étonnerait pas que le fait d'avoir pris un billard ancien soit volontaire, ça rajoute une couche de malsain et de glauque ...
Or, ce n'est pas vraiment l'impact que j'ai eu avec les deux expositions que je suis allé voir au Centre Pompidou. Les deux expositions étaient "Pierre Soulages" et "La Subversion des Images". Le premier se rapporte en partie à ce que j'ai dit au début de cette chronique, un concept fascinant mais une représentation visuelle pas spécialement attirante ... Son truc à Pierre Soulages, c'est le noir. Dans toutes ses formes. Les trois-quarts de ses tableaux en sont remplis et c'est surtout à travers l'attaque du pinceau et des jeux de lumières à travers ces attaques que l'artiste construit son oeuvre. Sauf qu'en fin de compte, ses tableaux ont vraiment un rôle de porte-parole de sa conscience, même si c'en est le but, on pourra s'ennuyer très vite tant ils se ressemblent ... Seuls quelques rares peintures attireront mon attention, hors de leur concept. Trop peu. Bien trop peu.
(Une galerie de l'artiste est disponible à cette adresse)
Deuxième exposition, celle dont j'avais vu que du bien et qui avait fait que mon choix s'était porté sur le centre Pompidou comme destination, "la subversion des images" ... Je m'attendais à un truc surréaliste, mais je ne l'entendais pas dans ce sens là. Nous avions à faire là à du surréalisme façon "collage photo des années 30". Non seulement, ce n'était pas très beau, mais en plus de ça, ce n'était absolument pas bouleversant ... A mille lieux du billard ... L'approche n'était pas si lointaine du Dadaïsme, prendre quelque chose de banale, de le modifier brièvement et de l'afficher sous l'appellation d'un mouvement avant tout philosophique qu'artistique. Excepté des courts métrages assez amusants (chapeaux melons volants, tromperies visuelles, etc ...), cette exposition fût également une déception.
Je suis reparti bredouille, et en ayant modifier clairement ma position sur l'art contemporain "pur et dur", en me disant que le concept ne justifie pas tout, même si certaines oeuvres provoquantes par leur minimalisme me fascine tout de même, je comprends ceux qui ne peuvent pas les voir. Comme je le mentionnais un peu plus haut, ce serait plus une image mentale philosophique plutôt que de l'art comme la plupart des gens l'entende et qui fait selon moi la grande différence entre l'art contemporain et les autres arts tradionnels: le travail de l'artiste tradionnel sera manuel tandis que le travail de l'artiste contemporain sera avant-tout cérébral.
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Catégorie Chroniques Picturales
Progressive Nation 2009
Salut les p'tits lous! Eh oui, cela faisait un mois que je n'avais donné de nouvelles sur ce blog, mais à vrai dire, l'envie n'était plus là ... Et y'a pas à dire, mais cela prend quand même énormément de temps, surtout concernant les chroniques ...
Mais aujourd'hui, il n'y aura pas besoin de se prendre le crâne une demi-heure pour savoir de quel sujet nous allons développer. Il est tout prêt, il est tout chaud (quoiqu'il commence à dater tout de même), le sujet en question est la fameuse "Progressive Nation" auquel j'ai assisté avec en tête de gondole les indétrônables Dream Theater, qui s'est déroulée au Zénith de Paris le Dimanche 4 octobre 2009, soit exactement 15 ans après la sortie de leur 3ème album, Awake. Alors que l'on pouvait s'attendre à quelque "surprise" du à cet anniversaire (comme il l'avait été pour les 15 ans du Images & Words), l'avenir nous montrera que l'on avait tort. Il faut dire qu'elle prend de la place celle nouvelle Progressive Nation! 4 groupes pour environ 4 heures de musique! Le set de Dream Theater en a été clairement amputé. Fort regrettable d'ailleurs ...
Et Dream Theater, en tête de file et créateur de cette "nouvelle manifestation musicale" nous a dégoté 3 groupes, plus ou moins connus au style plus ou moins variable; il s'agit de Unexpect, Bigelf & Opeth. Excepté le 3ème que j'avais été voir l'année dernière avec Cynic en première partie et que j'avais d'ailleurs commenté de façon assez peu élogieuse sur ce blog, Unexpect et Bigelf étaient pour moi des inconnus sur le plan scénique. Mais avant de développer, revenons sur le prologue de cette histoire ...
Je devais rejoindre des amis à moi vers les alentours de 15h dans l'avant-dernière file. Malgré l'ampleur de l'affiche, il n'y a pas masse de fans et j'ai pu sans aucune difficulté les retrouver. Après avoir passé de longues minutes à discuter et à débattre sur les groupes qui nous ont été proposés ce soir là (et pas tout le temps en bien il est vrai), les portes s'ouvrent vers 17h00. Le temps d'une pause pipi éclair et nous arrivons à nous placer collé contre la barrière (l'avenir nous montrera que ce n'était pas le choix le plus judicieux) et vers 18h15, c'est Unexpect qui déboule sur scène avec leur armada entrollés et folkloriques dans une ambiance conviviale et bon enfant. Unexpect, sur le peu que j'avais écouté d'eux, ça avait de la gueule. Une sorte de Metal-Progressif bordélique au potentiel mélodique et bourrin indiscutable possédant une chanteuse alternant passages clairs et passages gutturaux et un violoniste à la présence palpable. Sauf qu'il y a rendu studio et rendu live. Et concernant Unexpect, à vrai dire, je ne pourrai pas vraiment juger leur prestation purement musicale étant donné que le mixage proposé était extrêmement déséquilibré, et à cause de cet incident clairement notable, le "rendu live" n'a pas joué en sa faveur et il vaut mieux pour l'instant se pencher sur leurs œuvres studio.
Malgré un mixage atroce (trop de basses, guitares trop faibles, chant trop puissant), ce fût un plaisir scénique. 7 joyeux lurons déjantés se substituant à leur rôle de porte-parole du délire, soutenu par un violoniste chevelu headbanguant (!) en maîtrisant toujours avec autant de facilité son instrument et avec un bassiste à la basse au nombre hallucinant de 9 cordes, et sachant la manier avec brio et inventivité (slap, tapping et jeu très rapide aux doigts. Très impressionant quoiqu'un peu surchargé techniquement). Et je trouve assez regrettable de voir que ce fût le groupe le plus sous-estimé de la soirée et le plus descendu via les messages de certains forums alors que sur les 4 groupes du soir, ce fût celui qui fût le plus communicatif avec le public. Et pour cette précieuse caractéristique, il aurait été juste de prendre part à plus d'enthousiasme ...
S'en suit après Bigelf. Alors Bigelf est l'archétype même du groupe peu inspiré qui malgré cela, arrive à obtenir une certaine reconnaissance du public et de la presse. Et je dois avouer que je ne comprends pas. Certes, Bigelf n'a rien inventé (d'ailleurs, cela ne m'étonnerait pas qu'ils l'avouent eux-mêmes) Mais à un tel stade de similarité avec tout ce qui marchait dans les années 70, je trouve ça limite. Leur succès est terriblement injustifié. Encore si ce n'était que sur le plan strictement musical, on pourrait se montrer tolérant, mais non, là aussi ça coince ... En plus de proposer quelque chose d'extrêmement formaté, l'attitude des principaux protagonistes, et surtout du chanteur-claviériste à la dégaine d'un mauvais Tim Burton (un peu comme si Ozzy jouait le rôle principal dans Sleepy Hollow ...) m'écoeure au plus haut point et me fait même demander si ces gens là ont vraiment la musique comme dessein. Une telle arogance avec si peu d'arguments artistiques, non, je n'y adhère pas. Vraiment pas. Un clone de Black Sabbath? un clone de Deep Purple? Un peu les deux en même temps à vrai dire. Dans cette demi-heure de musique bien tassée, je ne leur ai trouvé malheureusement que des défauts. Le guitariste nous balance des plans préfabriqués et prévisibles, le claviériste-chanteur nous la joue genre "je fais des solos et je regarde même pas!" (Les "Keyboard-Hero", ça a jamais été mon truc. Je suis plutôt du genre Rick Wright ...) Le bassiste (une sorte de Lemmy jeune qui joue aux doigts) et le batteur remplissaient un rôle rythmique plutôt minimaliste, ce sont malgré tout sur eux que l'intérêt sera le plus solide.
Et aussi injuste que cela peut paraître, ce sont eux qui ont bénéficié du meilleur mixage, qui fait que malgré la musicalité limite s'en dégageait quelque chose d'honorable ... Et ça, cela me faisait presque chier ... Conspiration! (Mike Portnoy, principal instigateur du choix des groupes de la "Progressive Nation 2009", a pris dans ses rangs Bigelf car cela lui faisait penser à tous les groupes de rock des années 70 que lui écoutait ... On comprend mieux maintenant ... D'ailleurs, il fit une apparition dans leur set, ce qui éveilla l'optimisme du public)
Arrivant vers la moitié du concert, une forte envie se fait ressentir: la soif! Le voilà, l'inconvénient d'avoir sa place tout devant. Bifurquer vers les chiottes possède un point de non-retour peu appréciable ... Malgré tout, le show continue, et c'est Opeth qui pointe le bout de son nez. Un Opeth que j'ai trouvé très timide scéniquement malgré la violence palpable de leur musique. Le groupe entame un "Windowpane" suave et lancinant avant de s'attaquer à quelques baobab de sa discographie comme Harlequin Forest, Deliverance ou The Lotus Eater. Et à vrai dire, mon jugement envers eux par rapport à l'Elysée Montmartre n'a pas vraiment changé, leur musique, même de qualité, est lourde de répétitions. Et en dehors de ça, quand je vois Opeth je vois surtout Mikael Akerfeldt. Les autres restent assez en retrait, scéniquement parlant. Opeth, c'est une musique en méditation avec l'âme. Et le fait que ses représentants soient assez peu avenants n'est au final pas très dérangeant. Mais quand on a le gosier à sec, on trouve ça lourd, très lourd ...
Les mecs d'Opeth partent comme ils ont débarqués, un peu à la va-vite. Et en repensant à l'éventualité d'une entracte très longue, les types de la sécurité siégeant entre la scène et le public prennent l'excellente initiative de nous donner à boire. Ce qui fait que l'on pourra jouir pleinement du set de Dream Theater sans se soucier de nos petits traquas anatomiques, cool!
Après - comme nous l'avions estimée - une entracte longue se pointe (30 minutes), les lumières s'éteignent et la bande son de "A Nightmare To Remember" se manifeste, taillée de près par la descente de rideaux qui laisse entrevoir le groupe en action, excepté LaBrie qui se pointera 3 minutes plus tard muni d'une gabardine à la "Dracula" assez énigmatique et correspondant assez au caractère du personnage (gabardine qu'il laissera tomber au bout de 25 minutes du à la chaleur). Et avec tout ça, une première déception notable, le son brouillon ... Inévitable paramètre de mixage des concerts de Metal dans des salles assez imposantes. Le son trop puissant fait que l'on arrivait pas à percevoir toutes les notes des solos de John Petrucci et de Jordan Rudess. Emmerdant. Mais pour en revenir à LaBrie, son attitude est de plus en plus étrange. A peine une partie instrumentale pointe le bout de son nez qu'il s'isole derrière la scène où qu'il abuse de son breuvage pour sa voix histoire de "faire quelque chose au lieu de rester planté là comme un con". Bien que ça ne soit pas la première fois qu'il agisse de cette façon, la manière dont il s'écarte peut laisser penser que l'ambiance dans le groupe n'est pas des plus appréciables ... Et de plus, il ne laisse pas entrevoir une totale décontraction dans son attitude, je le trouve de plus en plus mal à l'aise (je le soupçonne même d'avoir voulu mettre les mains dans ses poches à plusieurs moments). Et les autres? Ils n'ont pas vraiment changé. Portnoy est de plus en plus con, Petrucci, de plus en plus gonflé, Myung, de plus en plus indifférent, et Rudess de plus en plus équipé. Non, ils n'ont pas changé ...
Le groupe enchaîne avec "The Mirror / Lie" qui arrive à me faire frémir. C'est lourd, c'est puissant, c'est "Metal!", mais à l'époque, contrairement à un "A Nightmare To Remember", c'était crédible. LaBrie arrive même à faire chanter le public (seul!) sur le dernier "Don't Tell Me" (comme il y a 4 ans pour la tournée Octavarium!) qui a toujours son petit effet.
Après presque une demi-heure de musique, ce dernier entame enfin la conversation avec le public parisien, pas pour dire grand chose de très bouleversant, certes, mais un contact tout de même ... Il nous ressort toujours la même formule et son "Comment ça 'fucking' va?!", qui au delà du ridicule, en découle un certain effort assez appréciable. En fait, si il parle, c'est aussi pour annoncer le prochain titre, "A Rite Of Passage" ... Ah merde, me dis-je ... "Bon, t'en qu'on a pas Wither, c'est cool en tout cas" ... Et pour la troisième fois de la soirée, j'allai avoir tort ... Et si! Ils l'ont fait! En plus d'avoir osé publier "Wither" sur le dernier album, ils ont également eu l'audace, que dis-je le! La hardiesse d'avoir osé la jouer en live! Cela m'a purement anéanti. Je ne pouvais qu'assister impuissant à cette manifestation insipide et inexpressive dont j'étais une des nombreuses victimes. Et malgré tout, avoir réuni mes forces pour la boycotter à ma façon (un peu comme quand "Fear Of The Dark" avait été jouée lors de la reproduction de la tournée de "7th Son" de Maiden en 2008 ...). Malgré mon lynchage personnel et méditatif que j'accordais à ce morceau, le public avait plutôt l'air d'apprécier ... Etait-ce simplement pour jouer le jeu ou par réelle conviction? A vrai dire, je ne sais pas ... Et ça, ça me fait flipper ...
La suite? Elle fût anecdotique. Peut-être plus par le bourage de crâne sonore que je subissais depuis 3 heures que l'interprétation de "Wither", je dois le reconnaître. Pourtant, l'enchaînement "The Dance Of Eternity" et "In The Name Of God" (que je n'avais jamais entendu en live) aurait "du" être orgasmique! Sauf que ça ne fût pas le cas. Le son trop fort, la fatigue et la soif anéantissait le peu d'enthousiasme qui me restait, ce qui fait que l'interprétation de ces deux morceaux me laissait assez indifférent et je me le reprochais presque ... The Count Of Tuscany est venu clore cette soirée assez morose où je n'éprouvais plus grand chose si ce n'était aller boire un coup et me barrer ... Dream Theater remercie son public, assez chaleureusement, je dois le reconnaître (d'ailleurs, je suis toujours fasciné quand John Myung se prend à cet exercice ... Un petit coucou furtif et hop! Plus de Myung ...) et un de mes potes à ma droite est parvenu à obtenir le médiator de John Petrucci. Content, il l'était. 'Faut dire qu'il m'a en partie écrasé pour le choper en plein vol. Et c'est assez rigolo à remarquer, mais c'est à ce moment du concert que ça a le plus bougé. En même temps, cela me fait rire, mais en même temps, cela me dépite. (là, j'aurai bien mis un smiley rigolo, mais dans un article, ça le fait moyen)
Dream Theater, malgré le fait qu'ils restent indétrônables de ce genre de manifestations musicales, c'est le groupe qui est paradoxalement le moins actif sur le plan scénique. Et je ne ressent plus d'osmose, plus d'harmonie, une certaine impression de "je fais mon taf" assez détestable ... Je suis resté sur ma faim, clairement sur ma fin ... Ce fût d'ailleurs la première fois que je fus déçu de ce groupe en live, peut-être la fois de trop ...
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Catégorie Revues de Concert